2 novembre 2022

KröniK | The Red Jacks - 17 (2021)




Ce qui ne dure pas longtemps n’est pas toujours mauvais ou décevant. On en veut pour preuve 17, premier  signe de vie de The Red Jacks et petite ration qui ne franchit même pas le quart d’heure (ce n’est pas grave) de sonorités  remuantes et crasseuses tout ensemble, nous y reviendrons. (Trop) Petite durée peut-être mais bel orgasme quand même. The Red Jacks, c’est quoi ? C’est un trio nordiste dont le format resserré trahit déjà sa soif d’énergie et de simplicité. Pas d’esbroufe ni de vains artifices, juste du rock indie qui tète les mamelles du grunge et du punk. Une espèce de garage rock sans fioritures mais non sans charme(s), énervé mais pas trop (‘Midnight’), radieux mais non dénué de fragilité (‘One Night Stand’). L’un des atouts du groupe réside évidemment dans la présence de Alicia Poznic dont le rôle n’a rien de décoratif puisque, outre le chant, elle frotte également le manche d’une six-cordes un peu déglinguée. 


La jeunesse du trio ne rime ni avec approximations ni maladresses même si leur son dépouillé appelle donc une expression dégraissée de tout superflu, directe et ingénue. Ardeur délurée et (bonnes) idées irriguent une rondelle bourrée de feeling (‘Tripping’ notamment et sa basse gourmande) mais qui défile trop vite, nous laissant bien entendu sur notre faim. Néanmoins, ces cinq saillies suffisent à The Red Jacks pour dévoiler un potentiel qui ne demande qu’être défloré plus longuement et dont on devine sans mal l’impact sur scène, dans l’intimité d’une petite salle nimbée de sueur et de bière. Selon la formule consacrée, The Red Jacks est donc un jeune pousse à suivre de près, lequel vidange un garage rock vigoureux et pourtant étonnamment délicat. Dans cette ambivalence se nichent à la fois le charme et la personnalité d’un trio auquel le chant féminin confère sa saveur espiègle. (27.01.2022 | LHN) ⍖⍖

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