Comme son titre le suggère, Comment dévaliser une bonne petite banque affiche les traits d'une comédie policière qui voit deux pauvres types jouer aux braqueurs de banque afin de lancer leur écurie de chevaux de course. Tiré d'un article, le scénario de Sydney Boehm, un des spécialistes du film noir des années 50 (Midi Gare Centrale, Passion sous les tropiques, Règlement de comptes, Les inconnus dans la ville...), s'amuse à parodier le genre sans pouvoir toutefois masquer son manque de matière. Metteur en scène à tout faire (La jolie batelière), Henry Levin mène cependant son récit avec un entrain contagieux, bénéficiant qui plus est d'une belle photographie en noir et blanc due à Leo Tover (La fosse aux serpents, L'homme aux abois, L'Héritière, Le jour où la terre s'arrêta...). Les personnages sont attachants, surtout Max Rutgers, mécanicien entouré de chiens et de chats dont le garage miteux s'oppose à la propreté du pavillon typique de la classe moyenne américaine dans lequel vivent sa fiancée et sa mère.
Par petites touches discrètes, A Nice Little Bank That Should Be Robbed brosse ainsi le portrait d'une société provinciale paisible et forgée par l'American Way Of Life. Tom Ewell et Mickey Rooney, épaulés par Mickey Shaughnessy et une Dina Merrill (trop) décorative, incarnent ces deux nigauds désireux eux aussi de goûter à une vie confortable mais ils ne sont pas au mieux de leur forme. Ewell ne se révèle jamais aussi bon que lorsqu'il se frotte à des b(l)ondes atomiques telles Marilyn Monroe (dans Sept ans de réflexion) ou Jayne Mansfield (dans La blonde et moi) qui lui permettent de dresser ses indéniables aptitudes comiques. Il apparaît du coup ici un peu mou voire fatigué. Quant à Mickey Rooney, sa popularité est alors érodée par un inexorable déclin. Leur duo fonctionne néanmoins, assurant une aimable et malicieuse comédie. (vu le 11.11.2021) ⍖⍖
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