9 octobre 2022

KröniK | Hydrogyn - Deadly Passions (2008)




Une femme désirable exsudant le sexe qui sort d’un cercueil : avec une telle pochette, on a tout de suite envie de se montrer indulgent envers ce deuxième disque d’Hydrogyn. Les choses ne sont pourtant pas si simples ; on est forcément partagé concernant ce groupe. D’un côté, on souhaite lui donner une chance car les Américains sont nantis de vrais atouts : un sens de la composition certain, une sincérité réelle et une chanteuse, Julie, aussi sexy que talentueuse. Mais de l’autre, on ne désire pas s’intéresser beaucoup à lui, la faute à un label qui cherche à tout prix à nous faire croire que le groupe est énorme (« La révélation US 2007 » comme le prétend la pub !) ce qui est loin, très loin d’être le cas. Difficile de fait, d’être neutre et impartial. A force d’être trop « vendu » par son label, Hydrogyn perd du coup une bonne partie de ceux qui pourtant pourraient être séduits par sa musique. Deadly Passions en est la preuve. Nombreux sont ceux qui ne poseront ne serait-ce que même pas une oreille rapide sur cette collection de chansons alors que cette dernière n’a pas à rougir de son contenu. 


L’expérience, les tournées successives aidant (il faut reconnaître au combo cette envie d’en découdre sur scène), les Américains commencent à trouver leur style, moins hard US et plus heavy années 80. Le grain de la voix de Julie, très légèrement éraillé, est pour beaucoup dans cet accostage sur les terres d’une certaine tradition qui a du bon. Bref, la pulpeuse jeune femme est plus proche de Joan Jett, Lita Ford ou Doro que de Amy Lee d’Evanescence (on pense pourtant un peu à celle-ci sur le lent « Candles Light Your Face »). Elle s’inscrit plus que jamais dans le sillage de ces grandes dames. Les riffs de bûcheron, gras et épais de Jeff Westlake (« Silent Animation ») ne font que confirmer ces influences. Ni meilleur ni pire que Bombshell, Deadly Passions est à prendre pour ce qu’il est : un disque honnête, plaisant et efficace de hard rock à l’ancienne. Toutes les chansons, sans s’accrocher au cerveau comme une moule à un rocher, font cependant mouche (« Rejection », On And On », « Over U »…). De la musique qui transpire à biberonner dans un bar, une binouze à la main, quoi… Sans prétention et sympathique, voilà un disque qui s’écoute donc très facilement quand bien même il ne risque pas de s’imposer comme un mètre-étalon du genre. Mais est-ce le but des Américains ? On peut en douter… (le 17 juillet 2008) ⍖⍖

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