2 octobre 2022

KröniK | Glenn Hughes - Live Australia (2007)




Lettre à Glenn Hughes. Glenn, on t’adore. Ta voix nous donne des frissons, ta carrière, en dépit d’un décennie – les années 80 – noire et chaotique, cependant émaillée de quelques flamboyances (le Hughes / Thrall, le Seventh Star de Black Sabbath, le Run For Cover de Gary Moore), est exemplaire, de Trapeze à Deep Purple, de tes collaborations avec Tony Iommi (Iommi / Hughes) ou Joe Lynn Turner (HTP) sans oublier une discographie en solo sans réel faux pas depuis 1992. Glenn, on t’adore. C’est pour cela que l’on est gêné de critiquer ton nouveau live, enregistré dans un club australien (une première pour toi). Mais voilà, autant Soulfully Live In The City Of Angels (2004) était du feu de dieu, autant celui-ci est mou du zizi et ne restera pas dans les annales. Tu n’as pourtant rien à te reprocher ; tu chantes toujours avec autant de puissance et de feeling ; la setlist fait habilement le tour du propriétaire et on est tout content de pouvoir savourer le timbre rocailleux de ton « soul brother », comme tu l’appelles, Jimmy Barnes le temps d’un « Gettin’ Tighter » roots de chez roots. Interpréter ton répertoire en acoustique semble te ravir. On touche pourtant là, justement, la raison de la faiblesse de ton live : son caractère acoustique. 


Aussi bon soient-ils, les morceaux que tu as retenus ne sont pas forcément taillés pour cet exercice délicat, notamment le groovy « Soul Mover ». C’est particulièrement frappant avec les reprises de Deep Purple, hormis « This Time Around ». Le pourtant gigantesque « Mistreated », que tu t’ais réapproprié avec brio au cours des années, a même des allures de punition. Privés de leur puissance et du jeu de guitare de Ritchie Blackmore ou de Tommy Bolin, ils en deviennent presque fades. Bon, certaines réinterprétations se révèlent plus heureuses. Citons « Coast To Coast », superbe, le standard de Moody Blues, « Night In White Satin », « Whiter Shade Of Pale » ou bien encore « Frail ». La critique peut sembler dure, mais c’est que l’on appris à être exigent avec toi ; tu n’as nous tellement habitué à l’excellence que l’on s’attend à ce que tout ce que tu touches se transforme en or. En fait, nous qui pensions que tu étais un dieu, tu es en réalité un être humain comme les autres. C’est pourquoi on ne te tiendra pas rigueur de ce Live In Australia, qui sort également en DVD, lequel, malgré tout, s’écoute avec plaisir, grâce à ta classe restée intacte. Mais, si nous pouvons nous permettre, que cela te serve de leçon : ta voix chaleureuse, ne t’en déplaise, se marie bien mieux à une Stratocaster qu’à une guitare sèche ! Anodin mais sympathique. (le 6 juillet 2008) ⍖⍖

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