Maître du film de Yakuza, Sadao Nakajima s'en éloigne pourtant à l'occasion de ce A Savage Beast Goes Mad (Kurutta Yajû) néanmoins survolté et illustration de son habileté nerveuse dans le domaine du polar et de l'action. Et de l'action, il y en a, il n'y a même quasiment que cela durant ces 78 minutes durant lesquelles sa caméra remuante ne lâche (presque) jamais un bus poursuivi par la police. A l'intérieur du car se sont réfugiés deux minables braqueurs de banque qui prennent en otage ses passagers. Apparemment banal, le scénario se monstre astucieux en glissant parmi les occupants du véhicule un ancien pilote automobile qui vient lui-même de cambrioler une bijouterie, son butin scellé dans l'étui d'un instrument de musique.
Le réalisateur s'amuse aussi à croquer les divers otages qui à la fin n'hésiteront pas à se remplir les poches aves les bijoux répandus au fond du bus après que celui-ci se soit échoué au terme d'impressionnants tonneaux. L'action plus que la violence, qui n'en est toutefois pas éconduite, commande ce polar qu'un humour burlesque fend d'un sourire et que la présence d'une fille toute de cuir vêtue chevauchant une moto farde d'un charme sexy. Reste que c'est quand même avant tout cette incroyable et débridée course-poursuite entre un car et une armée de policiers à deux ou quatre roues qui fait tout le sel de A Savage Beast Goes Mad, bobine totalement orgasmique dont le rythme trépidant ne débande jamais. Du pur cinéma de genre comme on l'aime, troussé par un solide artisan doté de la même décontraction énergique que les bricoleurs de séries B américaines. Sans prétention, sans ennui mais non dépourvu de ce charme vintage et bitumeux typique des films japonais des années 70. (vu le 19.10.2021) ⍖⍖⍖
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