4 septembre 2022

KröniK | Gorgoroth - True Norwegian Black Metal - Live In Grieghallen (2008)




Une mascarade. Bien sûr, Gorgoroth a toujours connu, autour de sa figure centrale, le guitariste Infernus, beaucoup de remous dans sa direction du personnel, mais depuis l’arrivée de Gaahl (voix d’outre-tombe) en 1997 et celle de King (basse), le line-up s’était à peu près stabilisé. Néanmoins ce n’était rien en comparaison des déchirements internes pathétiques et risibles que les musiciens étalent actuellement à la une de la presse people et qui contribuent à ternir le black en général et un groupe pourtant parmi les plus intéressants de la scène norvégienne sur le plan strictement artistique en particulier. De cet affrontement d’ego est née cette situation absurde et ubuesque aboutissant à l’existence désormais (pour combien de temps ?) de deux entités distinctes, deux Gorgoroth donc ( ! ! ! ! !), l’un mené par le tandem Ghaah / King (rejoint par le mercenaire de la batterie  Nick Barker) et l’autre par Infernus avec Frank Watkins de Obituary à la basse et Tomas Asklund derrière les fûts. Deux camps qui revendiquent chacun leur légitimité. Qui l’emportera ? Seul Satan le sait. Cette situation chaotique n’empêche pas malgré tout le(s) groupe(s) de continuer à vidanger des sorties, parfois excellentes (le fameux Live At Krakaw) ou au contraire anecdotiques, à l’image de True Norwegian Black Metal que l’histoire retiendra surtout comme illustration sonore de ces ressources humaines tumultueuses. 

Car voici un soi-disant live capturé en 2007 dans les célèbres studios Grieghallen (sic) avec Gaahl au chant et Infernus, visiblement à l’origine de ce traquenard, qui se dédouble à la guitare et à la basse (sic) ainsi que deux Rustines de session pour boucher les trous. Autant dire que l’on n’y comprend plus rien ! Dans tous les cas, cela ne pousse pas à nous montrer indulgent. Et c’est dommage car ce live n’est pas mauvais en soi et reflète plutôt fidèlement les prestations scéniques du groupe quand bien même il manque forcément (support audio oblige) la sulfure visuelle si essentielle lors de ses concerts. On regrettera en outre le parti pris de privilégier les titres les plus agressifs d’un répertoire pourtant riche également en pulsations lancinantes et lugubres à la Burzum vers lesquelles va notre préférence, comme celui de se concentrer sur Antechrist et Under The Sign Of Hell plutôt que sur Incipit Satan ou Twilight Of The Idols (bien peu représentés), cependant que son dernier méfait, Ad Majorem… est carrément aux abonnés absent ! Un disque honnête bien que dispensable car trop parasité par un contexte confus, détestable, pour ne pas dire ridicule duquel Gorgoroth aura très certainement bien du mal à sortir grandi… S’il en sort tout court ! (2008) ⍖⍖

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire