30 septembre 2022

CinéZone | Luiz Castellini - A Reencarnação do Sexo (1982)




Luiz Castellini compte parmi les petits maîtres brésiliens de l'érotisme des années 70 et 80 sans pour autant être vraiment affilié au pornochanchada, sous-genre local rigolard et coquin,  car la comédie sociale l'intéresse finalement moins que le sexe pur et dur. A Reencarnação do Sexo lui offre l'occasion de s'emparer du thème de la maison diabolique qu'il pimente évidemment d'une sévère dose de cul. Dès la première scène, d'une sensualité épicée, le ton est donné. Une jeune fille fait l'amour avec le jardinier qu'elle chevauche avec fougue et (h)ardeur. Réveillé par les râles de plaisir, son père les découvre ainsi s'emboîtant avec passion mais il ne peut pardonner à cet homme socialement inférieur de biner sa chère petite fille et le tue peu après, poussant Patricia dans une démence qui aura raison d'elle. Théâtre de ce drame, l'ancienne demeure familiale est ensuite louée à des couples successifs qui rapidement se voient possédés par le lieu que peuple le fantôme de la jeune fille et abrite une mystérieuse plante dont la terre a servi à inhumer son amant. 

Suintant un stupre sordide, les murs de la maison couvrent alors les ébats torrides de ses nouveaux occupants soudainement soumis à de funestes pulsions sexuelles. Les femmes se muent en nymphomane, se masturbent avant de violer leur partenaire. Mais la mort rôde toujours, plongeant ces orgies dans un bain de sang. Plus le film progresse et plus l'atmosphère se charge de folie. Castellini ne recule devant rien, pas même la nécrophilie lors d'une séquence hallucinée où une femme poignarde son amant tout en continuant, aspergée d'hémoglobine, à s'empaler sur lui ! Sur fond de musique progressive piquée à Vangelis et passée à la moulinette, A Reencarnação do Sexo accouple violence graphique et érotisme exacerbé parfois à la lisière du porno. Bien sûr, ce n'est pas de très bon goût mais outre le fait que Castellini sait distiller le climat pervers d'une trouble sexualité et animer une banale plante verte de diaboliques desseins, le film exsude le charme aussi modeste que jubilatoire de ces bobines poissées d'une aura culte et dérangée. (vu le 15.10.2021) ⍖⍖


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