Tourné au début des années 60, époque où le genre, circonscrit aux (petites) séries B, n'a plus vraiment la faveur ni du public ni des grands metteurs en scène, 20,000 Eyes fait partie de ces mornes films noirs (émanant pourtant, au cas particulier de la 20th Century Fox !) que ne sauvent ni une mise en scène inventive ni une photographie travaillée ni même un récit particulièrement exaltant. La très belle affiche, aux couleurs inquiétantes, promettait un suspense criminel efficace mais cache en fait un polar ronronnant dont l'électro-encéphalogramme, la plupart du temps, désespérément plat, ne s'agite que durant les quelques scènes de cambriolage et lorsque apparaît John - Papa Schultz - Banner, lequel n'a alors aucun mal à écraser le pale Gene Nelson. Leur affrontement final qui s'achève par la mort du gros mafieux électrocuté dans sa piscine, fournit un des rares bons moments du film.
Nelson endosse le costume d'un courtier en assurance manipulateur et ivre d'argent, rôle que les producteurs avaient semble-t-il imaginé confier à notre Daniel Ceccaldi national ! Nul doute que 20,000 Eyes aurait alors eu une autre gueule et un autre charme avec le Français comme héros et ce, quand bien même, on a cependant du mal à se le représenter dans la peau de ce voleur ! Sinon, Les clintophiles reconnaîtront au détour d'une scène William O'Connell qui, dans les années 70, complétait la bande de Eastwood aux côtés des Bill McKinney, Geoffrey Lewis et autre Dan Vadis. Réalisé par Jack Leewood, qui n'a à son actif qu'une autre pellicule, Thunder Island en 1963 (mais sa carrière de producteur est plus fournie) et scénarisé par Jack W. Thomas (13 Fighting Men, Embryo), 20,000 Eyes ne risque pas de tapisser la mémoire de durables sédiments malgré sa tenue honnête eu égard à la modestie de son budget. (vu le 12.09.2021) ⍖
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