20,000 Man A Year est une œuvre aussi méconnue qu'oubliée, ceci expliquant sans doute cela. En posant un œil dessus, on comprend en vérité aisément pourquoi. Canevas téléphoné et mise en scène fonctionnelle nourrissent un film sans saveur particulière auquel il manque un réalisateur à l'habileté plus énergique et affirmée que Alfred E. Green, artisan à tout faire du Hollywood des années 30 et 40 dont on se souvient surtout d'une poignée de petits westerns non dénués de charme (Four Face West, Sierra). Un Raoul Walsh voire même un Ray Enright auraient certainement su presser tout le jus d'une histoire qui en vaut bien d'autres et lui injecter toute la nervosité nécessaire.
A la place, nous suivons mollement la vie d'un pilote d'avion qui, après avoir été renvoyé de la compagnie qui l'employait puis échoué à diriger sa propre école de pilotage, est finalement enrôlé par la CAA afin de former de jeunes pilotes. Aujourd'hui, 20,000 Men A Year ne survit que par la présence de Randolph Scott, impeccable et au centre de quelques bons moments avec Margaret Lindsay alors que son affrontement sans surprise avec Preston Foster ne déclenche aucune tension. Les séquences aériennes évitent également au film de sombrer dans l'ennui, justifiant par ailleurs son existence au moment où la Seconde Guerre mondiale est déclarée et que les Etats-Unis se prépare timidement à prendre part à un conflit dans lequel ils n'entreront que deux ans plus tard. A la gloire de l'aviation américaine, le métrage participe ainsi, à sa (très) modeste mesure, à la propagande mise en branle par Hollywood. (vu le 25.09.2021) ⍖⍖
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