Le Cette première prière pour les morts de Until Death Overtakes Me porte bien son nom. Il s’agit effectivement d’un monolithe sonore, d’un bloc vaporeux de près de 70 minutes, aux contours opaques, tellement difficile d’accès qu’il en devient presque autarcique. Qui peut prétendre aller jusqu’au bout de ces cinq complaintes d’une lenteur tellement extrême qu’elle en devient presque insupportable ? La musique, forgée dans le cerveau d’un mystérieux belge officiant à tous les instruments, est dépourvue de rythme ; elle ne se résume qu’à de funèbres nappes de synthétiseurs, accompagnées d’une guitare lointaine, et d’une voix caverneuses scandant sur un ton sentencieux des mots inaudibles qui résonnent comme un écho au fond d’une caverne s’enfonçant dans les entrailles de la terre.
Prelude To Monolith est une pièce maîtresse de cette nouvelle vague appelée funeral doom qui doit plus à l’ambiant qu’au doom classique à la Cathedral. Dans le cas de ce disque, parler de chanson relève de l’absurdité. « Missing », « Absence Of Life » et « Slip Away » constituent la bande-son de notre propre mort et auxquels succède en toute logique une superbe relecture aux accents religieux de « La marche funèbre » de Chopin pour la mise en bière. Mais pour qui se sent prêt à suivre Until Death Overtakes Me dans cet hymne à la dépression et à la désolation, la récompense est au bout du chemin : cette musique est tout simplement d’une vertigineuse et insondable beauté. Prelude To Monolith est un disque parfait pour les longues soirées d’hiver quand le givre constelle les carreaux des fenêtre ou quand la journée est engourdie par la pluie et la grisaille. A déconseiller aux suicidaires ! (2007) ⍖⍖⍖⍖
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