Alors que Last Day Of Babylon n'est que son premier album, on a pourtant l'impression que The Sonic Overlords est là depuis toujours et qu'il accompagne notre quotidien depuis longtemps. Pourquoi ? Parce que son principal instigateur, Morgan Zocek, n'est pas vraiment un puceau, guitariste au sein de Sideburn, un vétéran de la chapelle stoner suédoise. Il a par ailleurs accessoirement épaulé Tony Martin sur scène. Parce que justement, The Sonic Overlords doit un tribut évident (et revendiqué) au hard rock et au heavy des années 70 et 80 en général et à Black Sabbath en particulier. Ce qui explique ce sentiment, non pas de déjà-entendu (un peu cependant mais ce n'est pas si grave) mais de chaleureusement familier, ressenti à l'écoute de ce galop d'essai. Et quand l'ancien et mal-aimé chanteur du Sabbat Noir surgit le temps d'un 'In My Darkest Room' à la fois plombé et lyrique, la filiation avec le groupe de Tony Iommi ne peut que sauter aux oreilles. Agréablement, il va sans dire. Morgan connaît qui plus est son gaucher sur le bout des doigts, coulant ces riffs telluriques typiques du moustachu. Heaven And Hell et Mob Rules ne sont pas loin.
Quant au titre de cette carte de visite, il renvoie d'une manière toute aussi manifeste à Rainbow et donc à Dio. En outre et sans égaler l'irremplaçable et regretté lutin, Marcus Zachrisson Rubin s'inscrit dans la lignée de ces voix puissamment mélodiques qui se fondent admirablement dans un creuset épique. Il est typiquement le genre de chanteur que Yngwie Malmsteen pourrait recruter s'il acceptait, comme à sa (lointaine) grande époque, de déléguer le micro à quelqu'un d'autre qu'à sa précieuse personne - mais ceci est un autre sujet. De fait, Last Days Of Babylon navigue entre le hard rock brillant d'une flamboyance noire ('Fools') et le doom sabbathien (Sands Of Time') cependant que les 'Children Of The Night' ou 'Lords Of No Tomorrow' braconnent sur les terres sismiques du Candlemass de l'ère Robert Lowe (celui qui bat le plus pavillon arc-en-ciel, donc). Une légère teinte FM, décelable au détour d'un 'Shine' aux arabesques néo-classiques ainsi que les chœurs et les envolées majestueuses de l'immense 'World On Fire', que ne renieraient ni Ritchie Blackmore ni le Spiritual Beggars le plus racé (pour son solo étincelant), complètent ce tableau du feu de dieu, alliage parfait de mélodies sombres et de vitalité robuste. The Sonic Overlords n'invente rien, ne renouvelle pas la musique à laquelle il est inféodé, mais le fait est que Last Days Of Babylon hisse très haut les couleurs d'un heavy doom épique extrait d'une mine de charbon. Dans le genre sabbathien, il s'impose comme une des offrandes les plus jouissives de l'année. (22.11.2021 | MW) ⍖⍖⍖
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