31 juillet 2022

KröniK | Death Angel - Act III (1990)




Nonobstant ses qualités intrinsèques, Act III de Death Angel reste indissociable à mes yeux de mes premiers émois métalliques à la fin des années 80 et au début de la décennie suivante. Si elle n’a rien de mémorable, sa pochette demeure cependant gravée dans mon inconscient. Il s’agit tout simplement, avec le Rust In Peace de Megadeth, du No More Color de Coroner, de ma découverte du thrash. Bien qu’il ait été plutôt bien reçu à l’époque, ce succès n’empêchera pourtant pas le groupe de mettre la clé sous la porte peu après… pour remettre le couvert une dizaine d’années plus tard. Plus mélodique que ses deux célèbres prédécesseurs, The Ultra-Violence et Frolic Through The Park, ce troisième opus, produit par l’incontournable – alors – Max Norman, montre une formation au sommet de son art, plus speed que thrash, porté par la présence vocale de Marc Osegueda et par le jeu véloce, acéré, du guitariste Rob Cavestany. Le menu débute par le brûlot « Seemingly Endless Time », émaillé de multiples ruptures rythmiques. Groovy en diable, « Stop » lui succède cependant que le très beau et court « Veil Of Deception » marque une pause tout en témoignant de la finesse d’un groupe moins bourrin que ses concurrents. 


« The Organization », qui donnera plus tard le nom sous lequel les quatre cinquième de ses membres poursuivront l’aventure suite au split en 1991, est une bombe atomique, rageuse et endiablée. Introduit par une batterie infernale, « Discontinued » s’impose comme un des moments forts de l’album, qui n’est pourtant pas avare de pépites, avec sa rythmique du feu de dieu, implacable et ses fulgurances à la six-cordes. Si « Room With A View », est une sorte de power-ballad, belle comme un chat qui dort car propice à vous tirer des larmes, exercice que Death Angel maîtrise à la perfection, « Stagnant », à l’entame assez sombre, vous scotche au mur avec son tempo bondissant et ses chorus accrocheurs . Un des meilleurs titres du lot. Le disque prend fin avec le sympathique « Ex-Tc », le lourd « Disturbing The Peace » et surtout avec le morceau de bravoure final « Falling Asleep », le plus long également, éclaboussé par les soli de la pair Cavestany / Pepa. Avec Act III, Death Angel a accouché d’une des pierres angulaires du thrash américain, quand bien même cet opus, s’il aligne donc bon nombre de petits bijoux d’écriture et d’équilibre entre puissance et finesse, offre un visage plus accessible de ses géniteurs, au grand dam des fans de la première heure qui voient alors leur groupe adoucir quelque peu ses mœurs. (28/10/08) ⍖⍖⍖

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