25 juillet 2022

KröniK | Blood Red Throne - Imperial Congregation (2021)




Si la Norvège n'a jamais compté parmi les terres les plus fertiles en death metal, le genre y a toutefois essaimé comme partout ailleurs de solides formations. Certaines sont même anciennes à l'instar de Blood Red Throne, plus de vingt ans d'activisme teigneux au compteur et refuge d'à peu près tout ce qui rampe au sein de la scène extrême norvégienne et black notamment. Des mercenaires ayant promené leur cartouchière chez Gehenna, Abbath, In The Woods ou Enslaved ont animé le groupe au fil des années. Parmi ces musiciens, un en particulier nous a aimantés vers Blood Red Throne : il s'agit de Tchort, ancien Emperor ou Satyricon et surtout l'âme de Green Carnation. Mais il en a depuis longtemps déserté les rangs. Raison peut-être pour laquelle cette formation ne nous intéressait plus guère, d'autant plus qu'elle ne s'est jamais véritablement illustrée par son audace, éternelle figure de série B, efficace au demeurant. 

Après plusieurs années de disette discographique, Fit To Kill (2019) a pourtant rappelé les Norvégiens à notre bon souvenir, dévoilant une équipe plus affûtée que jamais. Imperial Congregation, qui scelle une alliance avec le puissant Nuclear Blast, confirme ce regain de forme et d'inspiration. La première assure à cette dixième agression sonore une pesante brutalité. Blood Red Throne ne fait toujours pas dans le point de croix, véritable rouleau-compresseur moissonnant les cadavres dans son sillage. Techniquement, les gaillards envoient le petit bois, notamment le cogneur Freddy Bolsø. 'Itika' bétonne une rythmique aussi convulsive que torrentielle tandis qu'un '6:7' nous brise les cervicales avec ses coups de boutoir aux confins du thrash. Quant à l'inspiration, elle est tout du long au garde-à-vous. Cette vitalité créatrice irrigue Imperial Congregation qui a le bon goût d'allier férocité mélodique et miasmes rampants. Il en découle un menu souvent très lourd ('Transparent Existence') mais grondant toujours d'une sombre puissance, pour se faufiler dans les arcanes de l'enfer ('Inferior Elegance') et qu'enténèbre le chant grumeleux de Yngve "Bolt" Christanssen, qui exécute un forage abyssal comme en témoigne un 'Zarathustra' aux allures de messe noire nichée dans les entrailles d'un édifice impie. Imperial Congregation ne dévoile pas seulement un Blood Red Throne dans une forme impériale, il expose un groupe plus que jamais converti à un death metal qui accouple lourdeur oppressante et brutalité millimétrée. (20.11.2021 | MW) ⍖⍖

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