A Black Ribbon For Deborah exsude l'odeur du giallo. Son titre qui fait référence à son héroïne, sa musique souvent envoûtante sinon mélancolique, son ambiance parfois trouble et pesante sans oublier une sensualité sourde semblent ainsi vouloir l'arrimer à ce sous-genre italien alors en vogue. Las, il n'en affiche aucune des qualités, louchant davantage vers le drame inquiétant à la Polanski, le talent en moins, là aussi. Marcello Andrei, qui plus tard tâtera de la sexy comédie avec La lycéenne se marie, se montre totalement incapable de tirer le moindre intérêt d'une histoire qui en vaut pourtant bien d'autres. Une femme dotée de pouvoir psychique ne peut avoir d'enfant et fait de cette incapacité une obsession qui la poussera à se convaincre d'être enceinte. Peu de sang ni d'érotisme jonchent ce film qui s'enlise très vite dans l'ennui, sauf lorsque Deborah use de ses pouvoirs ou lors de la chute finale qui nous apprend que celle-ci attendait bel et bien un enfant au moment de mourir !
On devine que le réalisateur nourrissait certainement une toute autre ambition, comme l'indique la présence d'acteurs internationaux tels que Bradford Dillman, qui se débat avec un rôle mal écrit, ou bien Gig Young, aux interventions plus intéressantes, mais il échoue dans son entreprise, coincé peut-être entre ce qu'il désirait filmer et ce que les producteurs souhaitaient voir à l'écran. Coiffée comme Mia Farrow, Marina Malfatti manque de charme (contrairement à Micaela Esdra et à Delia Boccardo qui pimentent heureusement la pellicule sans que leur beauté soit exploitée comme elle le mérite) et frise tout du long une hystérie fatigante, ce qui n'aide pas à adhérer à un film qui se suit donc péniblement ou d'un œil (très) discret. Plus psychologique que sanglant, Un Fioggo Nero Per Deborah ne séduira ni les consommateurs de violence graphique ni les amateurs de thrillers cérébraux. Une déception. (vu le 04.09.2021) ⍖
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire