21 juillet 2022

CinéZone | Jesus Franco - X312 - Vol pour l'enfer (1971)




Les années 70 couvrent la période la plus prolifique de Jesus Franco qui parait souffrir alors d'une véritable diarrhée incontrôlée qui le pousse à bricoler parfois pas loin d'une dizaine de films en l'espace d'un an ! On peut difficilement faire mieux (sauf dans le porno). Ou pire. C'est selon. Forcément avec une telle boulimie, il y a de tout au sein d'une production où les bobines s'enchaînent en enrôlant souvent les mêmes comédiens, tournés dans les mêmes décors pour faire des économies. Au risque de s'y perdre. Et seuls les connaisseurs les plus pointus du metteur en scène espagnol, comme Alain Petit,  parviennent à ne pas se paumer dans cette masse filmique où les "classiques" (Les nuits de Dracula, Vampyros Lesbos, Eugénie de Sade) côtoient du très obscur comme ce X312 - Vol pour l'enfer. Abonné à l'horreur, Franco braconne ici sur les terres du film d'aventures. Il embarque pour l'occasion les fidèles Howard Vernon et Paul Müller toujours prompts à cabotiner (le premier) ou à jouer les impassibles vilains (le second). 

Selon son habitude encore, Jesus use et abuse des zooms, des gros plans et des flous pas artistiques mais il parvient néanmoins à compenser son budget famélique (qui lui interdit un tournage en Amazonie) par un rythme vigoureux qui exonère le film de toute trace d'ennui. Il n'oublie pas non plus de pimenter l'ensemble de cet érotisme saphique et pileux cher à son cœur. Ewa Strömberg, alors une habituée de son univers, et surtout Esperanza Roy dont il honore avec gourmandise la lourde poitrine, assurent ce quota sensuel. A mettre également à l'actif de ce X312 visiblement emballé à l'arrache, comme souvent avec Franco, ce qui du reste lui convient très bien, un Thomas Hunter, convaincant en narrateur de ce périple dans l'enfer vert, sans oublier un Fernando Sancho roublard à souhait. L'Espagnol a fait mieux (mais bien pire aussi) et fait à nouveau étalage de sa capacité à fabriquer avec le peu qu'on lui donne des bobines au charme aussi hypnotique que bordélique.  (vu le 05.09.2021) ⍖⍖



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