26 juin 2022

KröniK | Porcupine Tree - We Lost The Skyline (2008)




Steven Wilson est-il un être humain ? La question est légitime et vaut son pesant de cacahouètes. La réponse aussi. Ses journées durent-elles seulement 24 heures ? Lui arrive-t-il de dormir ? De manger ? D’avoir une vie de famille ? En effet, on peut s’interroger quand on constate sa boulimie de travail : en à peine un an, l’homme a publié un nouvel album de Porcupine Tree (Fear Of A Blank Planet), un EP qui complète ce dernier (Nil Recurring), le second opus de Blackfield (Blackfield II), un DVD live illustrant l’expérience scénique du groupe qu’il forme avec Aviv Geffen, la première offrande de No-Man depuis 2003 (Schoolyard Ghosts), ainsi que du Bass Communion, son projet ambient, sans oublier les tournées et ses activités de producteurs (pour Anathema et Orphaned Land, pour citer les derniers noms à venir enrichir son palmarès). Ouf ! Et voilà qu’un live semi acoustique vient surcharger pour le plus grand bonheur des fans, de plus en plus nombreux du reste, les étals des disquaires. Enregistré le 4 octobre 2007 à Orlando, We Lost The Skyline nous montre un Porcupine Tree réduit au rang de squelette, avec uniquement Wilson et son guitariste John Wesley pour l’accompagner. 

L’Anglais a choisi pour l’occasion de revisiter quelques titres de son désormais riche catalogue, parmi ceux qui sont le mieux à même de s’adapter à ce format. Et comme d’habitude, la réussite s’avère au rendez-vous, quand bien même on préfère entendre ces chansons dans leur version originale, c’est-à-dire avec des guitares électriques et enrichies par le jeu des si essentiels Richard Barbieri (claviers), Colin Edwin (basse ) et le monstrueux batteur Gavin Harrison. Certains, de part leur nature même, intimistes et à fleur de peau, passent très bien (mieux que d’autres) cet examen de passage. Citons les émotionnels « Stars Die », « Normal » ou « Drown With Me ». Dans ce contexte, on se rend alors compte quel grand chanteur est Steven Wilson, talent que l’on ne lui reconnaît pas toujours suffisamment. Anecdotique donc, mais forcément agréable et d’une beauté dépouillée. Et surtout faussement simple car les relectures de « The Sky Moves Sideways », « Even Less » ou « Trains » témoignent par exemple d’un vrai travail d’adaptation, d’une réelle réflexion de la part d’un artiste qui ne s’est clairement pas contenté de jouer ses compos avec une guitare sèche ambiance feu de camp. Indispensable pour les fans. Pour les autres, on leur conseillera plutôt le monumental Coma Divine, qui reste à ce jour la référence live du génie britannique. (26/05/08) ⍖⍖

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