12 juin 2022

KröniK | Porcupine Tree - Coma Divine (1997)




Gravé en 1997 sur la tournée Signify, Coma Divine illustre la quintessence live du Porcupine Tree première période, celle qui offre du groupe britannique le visage le plus progressif. Toutefois, de part son côté foncièrement électrique, il confirme la tendance esquissée par l'album dont il se veut le complément et annonce le virage plus metal de ces dernières années. Le premier titre, "Signify", que précède une courte intro, en constitue la plus parfaite illustration : entièrement instrumental - à l'image d'une bonne partie du disque -, et conduit par la six cordes virtuose et stratosphérique du maître Steven Wilson, il s'envole très haut, avant d'enchaîner sur deux autres joyaux extraits de la dernière offrande, le diptyque "Waiting" phase 1 et 2, dont la seconde partie qui monte crescendo, demeure un modèle de finesse et de progression. Après cette mise en bouche mélodique, et dit-on le, plutôt commerciale (sans que cela ait une quelconque connotation péjorative), l'éblouissante interprétation du très floydien "The Sky Moves Sideways" et ses 12 minutes de jouissance technique, nous rappelle bien vite que l'Arbre à porc-épic n'est (n'était) pas arrimé à la scène progressive pour rien. 

Les derniers titres (hormis le poignant "Sleep Of No Dreaming") soulignent de fait la face la moins accessible du combo, quand bien même les superbes "Radioactive Toy" ou "Dislocated Day" se voient emporter par un torrent de guitare et de rythmiques du tonnerre de Dieu, tandis que le concert s'achève sur une version furieusement hard de "Not Beautiful Anymore", démontrant qu'il a le don de foutre le feu au poudre et de mettre une branlée à bon nombre de formations metal.  Comme tous les géants (dont il fait assurément partie), le groupe, mené d'une main de fer par le génie Steven Wilson, parvient avec une facilité déconcertante à transcender ses compositions qui gagnent sur scène une puissance démentielle. Avec bonheur, Porcupine Tree offre donc, en piochant dans ses principales productions, même si le petit dernier se taille en toute logique la part du lion, une synthèse de son art : du pur prog au vrai rock, mais toujours emprunt d'une froide mélancolie, ciment d'une palette mélodique d'une richesse incroyable, et dont il ne se départira d'ailleurs jamais. Car, bien que sublimée par une virtuosité éclatante, sa musique n'est jamais stérile et touche autant le cœur que la tête emplie d'un déluge de notes qui n'a décidément que peu de choses à voir avec Yes et consorts. Coma Divine représente sans doute le meilleur moyen de pénétrer ce groupe majeur du rock contemporain et se pose comme un des plus redoutables lives de la décennie. (le 2 février 2007) ⍖⍖⍖⍖

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