27 juin 2022

KröniK | A Place To Die - Dystopia (2019)




Le metalcore est une étiquette qui fait peur mais n'est pourtant pas à l'abri de fournir quelques bonnes surprises. Tel est le cas de A Place To Die dont on prend ce Dystopia en pleine gueule. Les Parisiens se forment en 2014 et griffonne leur carte de visite en 2015 (The Meaning Of Life). Cinq ans plus tard, ce second EP déboule enfin, qui plus est défloré tardivement par nos caves à miel. Mais il aurait été dommage de passer à côté de cette courte galette car elle dégueule d'une énergie râpeuse et de saillies efficaces. Alors certes, le groupe n'invente (encore) rien, mais au moins respecte-t-il le cahier des charges que dicte le genre : alternance de growls façon bête en rut et chant clair qui s'écharpent, mélodies qui bataillent avec une brutalité sautillante... Le tout empaqueté dans des compos aussi trapues que remuantes. 

Mais A Place To Die ne manque pas de (bonnes) idées et sait déjà faire la différence. Il tresse des chansons au maillage extrêmement dense ('Depression'), fait plus que s'acoquiner avec un death metal gorgé de tripes ('Behind The Mask'), ce qui ne lui interdit pas une sévère assise mélodique ('I Won't Forgive'). Servi par des musiciens affûtés dont une section rythmique qui bastonne aux quatre vents ('Hell Is Made Of It'), ce metalcore s'enfile sans heurts même sans être particulièrement féru de ce style usé jusqu'à la corde, reconnaissons-le. Gonflés d'une sève aussi agressive que revigorante, ces cinq titres déboulent à la vitesse d'un cheval au galop, boule furieuse que transpercent de lumineux éclats. A Place To Die ne souffre d'aucune faiblesse, chantre d'un metalcore certes académique mais auquel il a le bon goût d'inoculer une épaisse dose de death et des mélodies aériennes. Il ne reste plus qu'aux Français à confirmer ce potentiel tenace en livrant une ration plus conséquente dont on souhaite qu'elle ne survienne pas dans cinq ans... (27.10.2021 | LHN) ⍖⍖

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