Sur le papier, A Covenant With Death avait de quoi titiller le cinéphile toujours en quête de pépites méconnues. Un sujet intéressant (dans l'Amérique des années 20, un jeune juge mexicain doit faire exécuter un condamné à mort dont il doute de la culpabilité), un charmant trio féminin, Gene Hackman dans une de ses premières apparitions à l'écran peu avant d'être révélé par Bonnie & Clyde et l'inusable savoir-faire de la Warner Bros.
Las, le film s'égare trop dans les hésitations sentimentales de son héros, qu'incarne par ailleurs un George Maharis plus proche du séducteur ténébreux que de l'homme de loi dont le talent compense le manque d'expérience. Ainsi, une bonne partie du récit est consacrée au triangle amoureux qu'il anime avec Laura Devon et Wende Wagner sous l'œil réprobateur d'une Katy Jurado néanmoins excellente en mère dominatrice. En outre, la condition de Mexicain du personnage principal occasionne un antiracisme bien timide et même avorté par le choix amoureux opéré finalement par Ben Lewis qui préfère à la jolie blonde une Mexicaine comme lui, afin de ne surtout pas déserter sa communauté !
Mais cette dimension sociale est, à l'instar de l'intrigue policière, diluée dans ce romantisme de bluette que ne sauve pas une patine télévisuelle très (trop) prégnante. Ce qu'illustrent autant la réalisation assurée sagement par Lamont Johnson (Winchester et jupons courts) que le tournage en studio dans un décor qui ressemble à mille autres. En définitive, bobine oubliée, A Covenant With Death ne réclame qu'un lointain coup d'œil pour la présence de Gene Hackman qui en quelques plans écrase George Mahiris. Voire pour Earl Holliman, convaincant en homme injustement condamné. (vu le 11.08.2021) ⍖
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