5 mai 2022

CinéZone | Douglas Hickox - Blackout (1985)




Certes, Blackout n'est qu'un téléfilm mais le fait est que nous attendions quand même mieux sinon plus de cette association entre Douglas Hickox, auteur de jubilatoires bobines des années 70 (Théâtre de sang, Brannigan, Intervention Delta) et une distribution chevronnée où se croisent Richard Widmark, Keith Carradine, Kathleen Quinlan et Michael Beck, que ce produit maladroit en cela qu'il hésite entre slasher à la mode et thriller psychologique. Le premier genre est promis par la jaquette VHS mais se réduit à quelques crimes dénués de violence graphique. Quant au second, il se limite tout du long à découvrir si le personnage joué par Carradine cache bel et bien le meurtrier recherché par Widmark. Le point de départ présentait pourtant un certain intérêt. 

Sept ans auparavant, le meurtre d'une femme et de ses quatre enfants est commis. Un vieux flic (Widmark) s'entête à en identifier l'auteur. Parallèlement, un homme (Carradine) se trouve défiguré et amnésique suite à un accident de voiture. Alors qu'il a refait sa vie avec une infirmière (Quinlan), le policier se persuade qu'il s'agit du meurtrier et ne lâche plus. Un troisième homme, flic également et ancien amant de l'infirmière, est campé de manière trouble par Michael Beck. Tous les trois sont hantés par le passé. Mais ni les scénaristes (quatre au total !) ni Douglas Hickox que La cible hurlante (1972) l'a vu pourtant contribué au renouveau du polar britannique des seventies, ne se révèlent capable d'en presser tout le jus oppressant et tendu si ce n'est une atmosphère parfois glauque et quelques scènes bien découpées (le crime en ouverture notamment). 

Les comédiens semblent heureusement y croire. Le vétéran d'Hollywood promène son visage parcheminé sans toutefois en faire de trop (il était plus convaincant dans Contre toute attente, tourné l'année précédente), Carradine a la gueule du mec tourmenté et Katleen Quinlan confirme qu'elle figure bien parmi les actrices les plus sous-estimées de son temps. Reste que pour un téléfilm, Blackout s'avère quand même une bonne pioche. (vu le 24.07.2021) ⍖⍖



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