10 avril 2022

KröniK | Nightingale - Invisible (2004)




Au départ, Nightingale n'est qu'un des multiples projets du boulimique Dan Swanö ; celui grâce auquel il peut, à l'aide de son frangin Tom Nouga, épancher sa soif de rock progressif. Mais depuis la fin de Edge Of Sanity, qui restera pendant longtemps son principal port d'attache, Nightingale est devenu, en plus de sa priorité (avec Bloodbath, dans un autre genre, c'est le moins que l'on puisse dire !), un véritable groupe à part entière, s'architecturant autour des deux frères siamois et de Erik Oskasson et surtout de Tom Björn, batteur du groupe de doom lyrique Memory Garden. 

La musique, elle aussi, a bien changé. Toujours progressive (la pochette de Invisible est un hommage à peine déguisé aux deux premiers opus de Marillion, Script For A Jester's Tear, pour le costume d'arlequin, et Fugazy, pour le miroir et la chambre), notamment au niveau des claviers, elle se veut plus organique et surtout plus commerciale, parfois même aux confins du hard FM des années 8O ("Invisible", "A Raincheck On My Demise", "Atlantis Rising"...), voir de l'école Blackmore (Deep Purple, Rainbow), à l'image du puissant "Misery".  La vieille garde qui suit les aventures du stakhanoviste suédois depuis ses débuts risquent de hurler face à cette métamorphose déjà entamée avec Nightingale I et accélérée avec Alive Again

Ils ont pourtant bien tort car Swanö n'a pas perdu son talent sur l'autel du néo-prog. Furieusement mélodiques et accrocheurs, des titres du calibre de "Still Alive", "To The End", "One Of The Lonely Ones" ou "Stalingrad" (sur lequel, le multi-instrumentiste démontre, si besoin en était encore, quel grand chanteur il est) font mouche, illuminés par la voix suave, chaude et délicieuse du grand Dan ; toujours admirablement équilibrés, plus ramassés et concis qu'auparavant, bref plus typiquement hard rock. On pense parfois aux travaux de Arjen Anthony Lucassen (Ayreon), analogie peu surprenante vu que Swanö a participé à l'album de Star One et que le Hollandais apparaissait sur Alive Again.

La sortie de cette cinquième galette est une (agréable) surprise car, on pensait que son prédécesseur, qui achevait le concept débuté avec le premier essai, The Breathing Shadow, serait un point final, plutôt que la fin d'un chapitre. Contre toute attente, Invisible en entame un nouveau, cette fois-ci, indépendant de la trame qui servait de fil conducteur aux autres offrandes, mais néanmoins tout aussi réussi et passionnant à suivre. Touche à tout de génie, Dan Swanö n'est décidemment pas prêt de nous décevoir. Vivement la suite ! (24.05.2007) ⍖⍖⍖

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