14 avril 2022

CinéZone | Ian Sharp - Commando (1982)




Outre le fait qu'il favorise la confusion avec le Commando de Arnold Schwarzenegger (Mark Lester - 1988), le titre français de Who Dares Win le réduit à un simple film d'action type Rambo alors qu'il déroule en réalité une partition plus intéressante que cela. 

Le métrage de Ian Sharp, auquel l'expérience acquise dans les documentaires dicte un travail aussi vigoureux que réaliste, s'inscrit dans le contexte politique agité du début des années 80 entre peur du nucléaire et actions terroristes d'extrême gauche ou droite. Inspiré de la prise d'otages dans l'ambassade américaine de Téhéran de 1979, il saisit plutôt bien cette ambiance militante et paranoïaque même si la description du groupuscule révolutionnaire n'échappe sans doute pas à quelques naïvetés. 

Plus réussi et précis demeure son immersion dans le monde du Special Air Service (S.A.S.), d'où son titre original, Who dares win étant la devise de cette unité de forces spéciales britannique. L'entrainement de ces militaires, dont la frontière avec les mercenaires reste ténue, et surtout leurs interventions, rapides et sans bavures (ou presque), sont rendus avec beaucoup de précision, notamment le sauvetage de la femme du capitaine Skellen et l'assaut de l'ambassade américaine, filmés en parallèle et avec toute la sécheresse requise. 

D'aucuns lui reprocheront peut-être de se confondre avec un épisode des Les professionnels, Lewis Collins et Ian Sharp (qui en a réalisé quelques épisodes) oblige, mais cette filiation rend pourtant Commando plus sympathique encore aux yeux de l'amateur de cette série malheureusement aujourd'hui quelque peu oubliée. On regrette d'ailleurs que le comédien n'ait pas eu une carrière au cinéma plus étoffée, réduite à une poignée de bobines viriles du même genre. Face à lui Judy Davis distille déjà une présence forte et pleine de nuances alors que Richard Widmark, Edward Woodward ou Robert Webber animent avec une efficacité tranquille cette distribution impeccable dans laquelle par ailleurs Ingrid Pitt compose une étonnante terroriste, bien loin des femmes vampires de la british horror des années 70. En définitive, Commando est un bon film d'action politique à (re)découvrir, dont les quelques longueurs n'en rognent pas la sèche nervosité. (vu le 07.07.2021) ⍖⍖⍖



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