Plus c’est plus long plus c’est bon paraît-il. Mais quand c’est court, ça peut être bien aussi. Démonstration non pas en images mais avec du son. Et du gros, du lourd. Du patibulaire et du méchant surtout, celui qui éclabousse et fracasse, celui qui vous fait saigner les muqueuses. Celui régurgité par Uncrowned, duo nantais qui frappe sévère à la porte en guise de carte de visite. Youth Authority Records (pour l’édition cassette), Duality Records et Cold Dark Matter (pour le CD) ne se sont évidemment pas trompés en publiant ce premier glaviot.
Trois labels, cela peut sembler beaucoup et ce, d’autant plus que la bestiole ne remplit qu’une dizaine de minutes de musique mais confirme le potentiel tapi dans les profondeurs caverneuses de ses entrailles. Ces dix minutes livrent donc une maigre ration qui suffit pourtant à épancher notre soif de brutalité crasseuse. Et surtout à nous filer l’envie d’en prendre encore davantage dans la gueule !
Cinq saillies se succèdent quand même durant ce temps très court, c’est dire l’urgence épidermique qui vrombit chez nos deux gaillards. Mais quel genre martyrisent-t-ils ? Du grind ? Non, les morceaux sont encore trop longs, entre une et trois minutes au jus, pensez-vous ! Mais alors, c’est quoi Uncrowned ? Du hardcore ? Il y en a. Du Sludge ? Il y en a aussi. Du punk ? Mais oui. En vérité, si une définition devait absolument être étiquetée sur ce EP, du powerviolence aux pesantes coutures sludge pourrait faire l’affaire. Avec en sus une pointe de death dans la gorge (‘Ashes’).
Dans tous les cas, cela dicte au tandem une expression intense dont le caractère survolté ne grève jamais une forte appétence pour les tempos rampants et malsains, comme le dévoile ‘Burning Home’ qui ouvre les plaies béantes d’un monde de cendres, sombre et agonisant. Véritable épicentre de l’écoute, on tient aussi là le meilleur titre du lot. Notre préféré à tout le moins. Uncrowned fait donc très mal. Forcément, avec un tel carburant dans les veines. Il va aussi très vite, ce qui ne l’empêche pas de creuser de durables stigmates dans la chair grâce à un sens déjà affûté de l’accroche mordante qui pousse à sauter partout et à mettre les cervicales à rude épreuve (‘Speech With No Words’ et ses relents furieusement thrashy).
Capable d’hybrider violence remuante et noirceur reptilienne, ce premier jet exp(l)ose dans un format pourtant très (trop) court les insolentes aptitudes d’un duo qui ne devrait plus demeurer confidentiel très longtemps ! (04.07.2021 | LHN) ⍖⍖⍖
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