13 mars 2022

KröniK | Nightingale - The Closing Chronicles (1996)




Bien qu'excellent, le premier essai de Nightingale, l'un des nombreux projets de Dan Swanö et celui qui lui permet d'offrir sa vision du rock progressif, souffrait quelque peu de n'être que le fruit d'un travail solitaire - le Suédois s'était chargé de tout le boulot - enfanté dans un studio. Cette fois-ci, l'homme s'est associé à son frangin, Tom Nouga, afin de le seconder dans sa tâche, avec lequel il a partagé l'écriture, l'interprétation et la production. Bon, cela ne fait pas encore de Nightingale un vrai groupe, mais on s'en rapproche, du moins dans l'esprit. Le résultat final le démontre. 

Moins atmosphérique que The Breathing Shadow, dont il reprend le concept, The Closing Chronicles se révèle être un pur disque de rock progressif, comme on n'en fait plus, à des années lumières du death metal auquel le célèbre musicien est affilié depuis l'aventure Edge Of Sanity. Mais, artiste schizophrénique, Swanö peut sans problème la même année accoucher d'un crachat digne de Deicide aussi brutal que le Hellfuck de Infestdead et délivrer de vraies compos racées et délicates avec le disque qui nous intéresse présentement. Comment quelqu'un armé d'un tel héritage extrême parvient-il à donner vie à de telles perles qui auraient sans peine pu figurer en bonne place sur le premier opus de UK ou sur les Marillion période Fish ? 

Respectueux d'un genre qu'il ne cherche nullement à révolutionner, si ce n'est à lui prêter allégeance, Dan Swanö a très certainement composé pour cette seconde cuvée, quelques uns de ses meilleurs titres. Dès les premières mesures du lent "Deep Inside Of Nowhere", nous sommes d'entrée conquis par cette voix grave et sensuelle, tandis que des ambiances sombres et mélancoliques tapissent le paysage, avant de céder la place à une dernière partie purement progressive.  Tout aussi réussi, "Revival" se veut plus pêchu, cependant que le monumental "Thoughts From A Stolen Soul" tient plus de l'orgasme sonore que de la simple chanson. "So Long (Still I Wonder)" et "Steal The Moon" s'avèrent plus anecdotiques, bien qu'efficaces et, comme son nom l'indique, "Intermezzo", est une sorte de pause, sombre et inquiétante, pulsations morbides avant le final constitué de la longue et superbe suite "Alive Again", laquelle, comme il se doit, se voit fragmentée en trois actes, à l'instar des tragédies antiques. 

Symphonie noire où copulent guitares déchirantes, orgues Hammond, chant hanté et atmosphères désespérées, il conclut le disque en beauté. Marque-t-il également la fin de l'histoire ? Seul l'avenir nous le dira... (26.05.2007 | MW) ⍖⍖⍖

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