6 février 2022

KröniK | Lacuna Coil - Unleashed Memories (2001)




Ca fait plaisir. De quoi ? De voir un jeune groupe qui se bouge, pas fainéant pour deux sous, qui sait rester simple, dynamique et frais. Sympathiques et travailleurs, les Italiens de Lacuna Coil n’ont pas chômé depuis leurs débuts : deux albums et deux EP, dont l’aventureux HALFLife, déjà. Gageons qu’à ce rythme là, ils ne devraient plus tarder à ravir à Rhapsodomy la couronne du groupe transalpin le plus vendeur. Ce serait mérité comme le démontre cette seconde vraie cuvée donc. 

Plus abouti que In A Reverie, Unleashed Memories marche sur les traces de son prédécesseur, mais il se pare aussi d’oripeaux plus sombres, plus proche en cela du précédent  EP (d’ailleurs, « Senzafine », figurait déjà sur celui-ci). Une réelle tristesse s’échappe de ces chansons finement ciselées, émotion qu’elles doivent, il est vrai, beaucoup, au chant de la jolie Cristina. L’introductif « Heir Of A Dying Day » ou le lent « Purify », en témoignent. 

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Lacuna Coil, il faut savoir que le quintet délivre un gothic metal puissant et racé, bâti autour de deux voix complémentaires, féminine et masculine. Mais pas de grognements de gargouilles ici, le chant de Andrea se limitant à un registre mélodique. De fait, il n’apporte pas grand chose à l’ensemble, écueil souligné depuis le premier mini album éponyme. Dotée d’un timbre très personnel, la belle a suffisamment de talent et de charisme pour porter à elle seule le groupe. Ce que, de surcroît, elle fait déjà ! Trop stéréotypées, les lignes vocales masculines ont surtout pour effet de révéler d’une manière par trop évidente, l’amour des Italiens pour Paradise Lost. 

En effet, comment ne pas songer aux Anglais (période Icon / Draconian Times) sur le néanmoins superbe « When A Dead Man Walks ». Dommage car la performance de la jeune femme est en tout point digne d’éloge, conférant au titre une teinte désespérée particulièrement émouvante. Pour autant, Lacuna Coil ne ressemble en fait à personne d’autres. Ni atmosphérique ni symphonique et bien que l’on pourrait, à la rigueur, le rapprocher des deux premiers opus de The Gathering avec sa chanteuse Anneke, le groupe, petit à petit, impose un style qui n’appartient qu’à lui. 

Unleashed Memories dessine un univers séduisant et envoûtant à la fois. Aucun temps mort ne vient jamais parasiter son écoute, illustrant les progrès réalisés par ses géniteurs. Accrocheurs, lents, presque tragiques par instants (« Distant Sun » ou l’excellent « Wave Of Anghish »), ces dix morceaux vous imprègnent d’entrée par leurs atmosphères riches d’une beauté triste et incandescente. Lacuna Coil confirme tout le bien que l’on pensait de lui et mieux, laisse entrevoir un avenir sans nuages. (27.11.2007) ⍖⍖⍖

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire