Le vampire a soif n'a pas vraiment bonne presse et rares sont ceux à lui trouver un intérêt. Il est vrai que son scénario paraît bien invraisemblable et sombre par surcroît dans les limites du risible. Point de vampire à l'horizon comme l'annonce son titre français mensonger qui cherche à capitaliser sur la présence de Peter Cushing que l'amateur associe aux Dracula de la Hammer.
S'étirant péniblement sur à peine 75 petites minutes, cette histoire de créature moitié humaine et moitié insecte qui, assoiffée de sang sème la terreur dans la lande britannique, n'est pas ce que Peter Brian (Les maîtresses de Dracula) a imaginé de plus angoissant ni de plus inspiré, récit mollement effroyable handicapé qui plus est par des trucages ridicules, faute de moyens. Modestement réputé pour La maison ensorcelée avec Boris Karloff, Vernon Sewell fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, c'est-à-dire très peu.
Pourtant, The Blood Feast Terror n'est pas sans distiller un petit charme, qu'il tire notamment d'une photo aux couleurs mornes, due à Stanley Long (A Promise Of Bed), laquelle lui confère une ambiance surannée et sinistre, très éloignée il est de la flamboyance des films de Terence Fisher. Mais c'est justement dans cette frugalité austère doublée d'un caractère souvent morbide que l'éphémère société Tigon (Le grand inquisiteur, La chair du diable) puise finalement sa modeste identité.
Il est évident toutefois que, sans Peter Cushing, le charisme tranquille et immuable, ni Robert Flemyng qui semble y croire, qu'accompagne l'adorable frimousse de Vanessa Howard, Le vampire a soif aurait certainement sombré dans l'oubli. Bref, il est donc fortement permis d'aimer ce petit film. (vu le 17.05.2021) ⍖⍖⍖
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire