8 février 2022

CinéZone | Jack Starett - Mr. Horn (1979)




Tom Horn a eu plusieurs vies, éclaireur, détective, chasseur de primes. Accusé du meurtre d'un gamin alors qu'il est au service de gros propriétaire, il est pendu en 1903. Son histoire et surtout sa fin ont été portées à l'écran en 1980 par Steve McQueen dans son avant-dernier film. En dépit d'un résultat mitigé qui tire principalement sa force émotionnelle de sa vedette déjà marquée par la maladie qui l'emportera quelques mois plus tard, celui-ci a occulté ce téléfilm qui lui est pourtant bien supérieur. 

A l'origine, on trouve le scénariste William Goldman qui dès le tournage de Butch Cassidy et le Kid (1969) s'intéresse au personnage. Comme souvent à Hollywood, le sujet passera de main de main pour finalement aboutir à cette production télévisuelle. Alignant des noms prestigieux, Mr. Horn se hisse pourtant largement au niveau d'un véritable film. Jack Starett  (Les machines du diable, Dynamite Jones, Course contre l'enfer) le réalise, Jerry Fielding en compose la musique tandis que David Carradine, Richard Widmark, Karen Black sans oublier Richard Masur ou Dan Vadis, l'animent. 

L'œuvre n'en demeure pas moins rare, uniquement éditée en VHS. Long de près de 150 minutes, ce téléfilm se veut ainsi bien plus complet que le métrage de William Wiard, s'attardant sur sa relation avec l'éclaireur Al Sieber et la reddition de Geronimo lors des guerres apaches dans les années 1880. Il en brosse un portrait réaliste, presque intime auquel Carradine offre une incarnation particulièrement crédible et physiquement très proche. Plus que Steve McQueen qui a confondu Tom Horn avec un Josh Randall crépusculaire et à bout de souffle. 

Mais c'est avant tout Richard Widmark qui impressionne dans la peau du vieil éclaireur, bourru, rebelle et hirsute, livrant une performance écrasante tavelée d'une grande émotion lorsque Horn est condamné à mort. Après les Daltons à l'occasion de The Last Day (1975), le vétéran d'Hollywood se frotte à un autre mythe de l'Ouest avec une réussite plus franche et un rôle à sa mesure. Enfin, ni romanesque, malgré une amourette inventée avec la sœur du capitaine Crawford, ni démythicateur, ce téléfilm présente une vision de l'Ouest authentique, à l'image du sort réservé au chef apache et de la pendaison avec une potence à eau dont le mécanisme est minutieusement exposé. (vu le 22.05.2021) ⍖⍖



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