Guerrier sanguinaire fondateur de l’empire Mongol, Gengis Khan nous évoque bien entendu un légendaire morceau instrumental de Iron Maiden (sur Killers, est-il besoin de le préciser !) mais son nom a été également retenu par un groupe italien. Peut-être vous souvenez-vous de son galop d’essai gravé en 2013, dont le titre, Gengis Khan Was A Rocker, sonnait comme une déclaration voire même une profession de foi. Malgré la présence de Blaze Bailey sur la chanson ‘Revenge In The Shadow’ et des premières parties pour Anvil, le quatuor de Bologne s’est depuis montré malheureusement bien (trop) discret. Il faut dire que les trois quart de ses membres évoluent par ailleurs aux côtés de l’un des nombreux anciens chanteurs de Yngwie Malmsteen, Mike Vescera au sein de la formation qui porte son nom.
Colder Than Heaven marque cependant (enfin ) son retour aux affaires. Qui plus est par l’entremise du jeune label français, Steel Shark Records. Raison de plus pour s’intéresser à lui ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas Gengis Khan, son patronyme suffit néanmoins à l’agréger au power heavy metal, belliqueux et mélodique tout ensemble, celui usiné dans les années 80, en particulier par les aciéries d’Outre-Rhin. Daté peut-être, nostalgique certainement, ultra efficace évidemment. Reconnaissons toutefois que dans ce créneau très codifié que forgent cavalcades de guitares et vocalises mordantes, le tout emballé dans un tempo soutenu, les Italiens n’ont pas à rougir de la comparaison avec la concurrence.
Mieux, fort d’une insolente habileté, qui trahit le métier de vieux briscards, il est surtout permis de se demander pourquoi un combo aussi méritant peine à s’extraire de l’ornière de la seconde division. Souhaitons que Colder Than Heaven corrige cette injustice. Il aligne toutes les qualités pour cela. Un très bel artwork (ce n’est pas essentiel mais ça aide), une interprétation qui ne saurait donc susciter la moindre réserve, notamment de la part du chanteur et bassiste Frank Leone, à l’organe râpeux à souhait ou de la solide paire de bretteurs, sans oublier une écriture aussi affûtée que redoutable, guident ainsi cette rondelle vers la victoire. Sept pistes la remplissent, tous des hymnes en puissance forcément taillés pour la scène, du menaçant ‘Taken By Force’ au très queenien ‘Warriors In The Fields, du saignant ‘No Surrender’ au fédérateur ‘Time To Kill’ sans oublier plus encore ‘He’s The King’, lourd et majestueux qui témoigne que les pesants aplats sied tout autant aux Italiens.
Les metalleux restés coincés dans les années 80 ne peuvent occulter ce Colder Than Heaven dont rien n’est à jeter ! (19.05.2021 | LHN) ⍖⍖
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