Nous attendions quand même mieux de la part de Richard C. Sarafian, auteur aux débuts des années 70 d’une poignée de bobines nerveuses comme on les aime, du Tunnel de la peur (1970) au Convoi sauvage (1971) sans oublier surtout Point limite zéro (1971), que A Killing Affair dont l’intrigue policière n’est finalement qu’un prétexte à tisser une romance interraciale, certes encore audacieuse pour l’époque, mais trop peu captivante.
Trouble et inquiétant à souhait, le tueur campé par Dean Stockwell est relégué au second plan, sacrifié au détriment du couple de flics incarnés par Elizabeth Montgomery et OJ. Simpson, tandem improbable entre l’ancienne sorcière bien aimée et le piteusement célèbre joueur de football américain qui flirte alors avec le cinéma (Capricorn One) avant d’avoir maille à partir avec la justice. Si lorsque ce téléfilm a été diffusé, les critiques ont salué sa performance, il se montre pourtant tout du long embarrassé, comme trop serré dans un costumé étriqué.
Plus convaincante, la fameuse interprète de Samantha affirme, après A Case Of Rape (1974), sur la question du viol, son appétence pour les sujets sociétaux et progressistes. Actrice de gauche, elle a milité toute sa vie pour la défense des minorités, sexuelles notamment. Cette histoire d’amour entre une femme blanche et un homme noir lui tenait donc à coeur. Mais à la fin des années 70, ce thème demeure brûlant et n’a pas manqué de déclencher de violentes réactions. C’est à peu près la seule chose à retenir de ce téléfilm au rythme trop routinier pour susciter l’enthousiasme... Bref, ceux qui espéraient butiner dans A Killing Affair un polar télé efficace et enrobé de cette inimitable patine seventies en seront pour leur frais ! (vu le 09.05.2021) ⍖
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