27 janvier 2022

CinéZone | Irwin Allen - L'inévitable catastrophe (1978)




Plus encore que durant son court âge d'or, le film catastrophe semble, au crépuscule de son règne commercial, ne servir qu'à employer de vieilles gloires qui, du reste, ont le bon goût de ne pas réclamer de gros cachets. Cela fait des noms prestigieux à placer sur l'affiche à moindre frais. A la vu de L'inévitable catastrophe, on se demande ainsi quel est son intérêt si ce n'est de nous permettre de revoir Richard Widmark, Henry Fonda, Olivia De Havilland et Fred McMurray ! Ni son scénario, invraisemblable, ni sa réalisation, honnête mais inodore, ne justifient qu'on s'y attarde en effet. 

Après les tremblement de terre, les avions, les bateaux, les producteurs jamais à court d'idées (ou plutôt si) aiment alors imaginer des insectes assassins s'attaquant aux hommes. Ils semblent d'ailleurs faire une fixation sur les abeilles, à en juger par Les abeilles (1978) justement, Terreur dans le ciel (1978 aussi) ou ce Swarm qu'il est préférable d'éviter ! Les dialogues sont souvent ridicules, les personnages écrits à gros traits dont un premier rôle féminin façon plante verte (joué par une Katharine Ross totalement absente), caution féminine et amoureuse obligée. Michael Caine n'a pas grand chose à faire ni à montrer si ce n'est passer tout le film les bras croisés dans le dos !

Que de grands noms derrière (Stirling Silliphant au scénario, Jerry Goldmith pour la musique) et devant la caméra (Richard Chamberlain, Ben Johnson, Bradford Dillman, Lee Grant, José Ferrer, Slim Pickens...), convoqués et finalement sacrifiés, par Irwin Allen dont les plus gros succès (comme producteur) doivent tout à Ronald Neame (L'aventure du Poseidon) et à John Guillermin (La tour infernale). Le cuisant échec de L'inévitable catastrophe précipitera la fin des films catastrophe auquel Le dernier secret du Poseidon (1979) ou Le jour de la fin du monde (1980), tous les deux également réalisé (le premier) ou produit (le second) par Allen, fourniront les ultimes clous à son cercueil. 

Reste un spectacle, certes bavard et pourtant dégraissé de nombreux dialogues, mais somme toute agréable à regarder de loin grâce à sa patine seventies et, en français, au plaisir intact déclenché par son doublage qu'assurent des voix (Jacques Dacqmine, Bernard Dhéran) et acteurs (Pierre Arditi, Caroline Cellier) familiers... (vu le 15.05.2021) ⍖⍖


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