A Life In The Balance est un film curieux et à bien des égards. Curieux de part son origine, coproduction américano-mexicaine. Curieux parce qu'il adapte (librement) une nouvelle de Georges Simenon, Sept petites croix dans un carnet, dont il déplace l'intrigue située à Paris à Mexico ! Curieux, il l'est aussi pour son intrigue, celle d'un père sans le sou, veuf de surcroit, accusé d'un meurtre mais dont le fils, témoin du crime, suit le véritable tueur avant d'être kidnappé par celui-ci. Pour qu'on le retrouve, il laisse traces et indices à travers la ville.
Curieux, il l'est toujours pour ses décors, populeux au début, quasi futuristes à la fin qui trahissent la longue expérience de son réalisateur Harry Horner (Beware My Lovely) en tant que directeur artistique. Curieux, il l'est enfin pour son personnage de tueur en série, solitaire et pathétique, incarné fiévreusement par un Lee Marvin qui sait lui donner une épaisseur. Contrairement à Ricardo Montalban peu enthousiasmant dans la peau du héros malheureux dont par ailleurs on ne croit guère à l'histoire d'amour (obligée) avec une Anne Bancroft au potentiel alors encore très mal employé.
Quoique bénéficiant d'une mise en scène inventive avec de belles profondeurs de champs et que souligne un noir et blanc poisseux, La sixième victime (en français donc) est inégal, bavard et moralisateur dans la première moitié, plus haletant dans la seconde lorsque la police se lance aux trousses du vrai meurtrier. Lee Marvin bouffe l'écran et n'a aucun mal à faire oublier le pale Montalban aussi charismatique qu'une huitre. Méconnu, A Life In The Balance est un film à découvrir pour son extraordinaire méchant et quelques plans bien saisis par Harry Horner. (vu le 12.05.2021) ⍖⍖
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