Sous la tenue légère d'un pornochandada de série, ces films érotiques brésiliens, A Ilha Dos Prazeres Proibidos épouse en vérité les atours d'un thriller politique dont ni la sensualité ni quelques scènes bien torrides ne sont toutefois éconduites. De là la valeur de ce film très habilement emballé par Carlos Reichenbach dont la caméra se colle au plus près de ces corps brûlés sous le soleil d'une île paradisiaque. Mais aussi la (relative) déception que les amateurs de fesses nourriront face à une pellicule plus bavarde, voire même sanglante que lascive. Mais que nous raconte-t-elle donc ?
Dans le Brésil des années 70 placé sous le joug d'une dictature militaire, une tueuse (Neide Ribeiro qu'on aurait aimé admirer plus souvent à l'écran) se fait passer pour une journaliste auprès d'opposants de gauche réfugiés dans une île transformée en lupanar, qu'elle est donc chargée d'exécuter. Après un début nerveux, le réalisateur prend ensuite son temps une fois installé dans ce cadre tropical, comme pour saisir l'ambiance moite et sexuelle qui y règne. Sans jamais trop en montrer, il filme avec passion les ébats de ses protagonistes pratiquant joyeusement l'échange de partenaires. L'éruption de la violence en fin de bobine n'en est évidemment que plus brutale.
Si les sympathies gauchisantes de Reichenbach se révèle évidentes, il n'épargne personne, entre ces opposants plutôt pathétiques auxquels il laisse finalement la vie sauve et cette exécutrice que ses commanditaires d'extrême-droite ne manqueront pas d'abattre à la fin. A noter enfin, une partition aussi réjouissante que rythmée, laquelle puise sans vergogne dans le Dark Side Of The Moon de Pink Floyd transformé en bande-son érotique ! (vu le 05.05.2021) ⍖⍖
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