31 décembre 2021

CinéZone | James Goldstone - Le toboggan de la mort (1977)




Le toboggan de la mort mérite mieux que son titre (français) ronflant. De loin, le métrage de James Goldstone, qui a surtout œuvré à la télé mais auquel on doit cependant Virages (1969) avec Paul Newman et Le pirate des Caraïbes (1976) avec Robert Shaw, parait se rattacher à la mode des films catastrophe alors déjà en voie de ringardisation même si ses plus beaux spécimens, L'aventure du Poseidon, La tour infernale ou Tremblement de terre, envahissaient il y a encore peu les écrans. 

Un terroriste menace de faire sauter les montagnes russes de parcs d'attraction si on ne lui remet pas un million de dollars. En vérité, Rollercoaster s'apparente davantage à un thriller dans la lignée d'Un tueur dans la foule (1976) de Larry Pearce mais en (bien) plus convaincant. A quoi doit-il son incontestable réussite ? D'une part à un scénario  plutôt malin que signent Richard Levinson et William Link (Colombo, Arabesque). De suite, l'identité du terroriste est révélée (campé avec une retenue aussi feutrée que rouée par Timothy Bottoms). Dès lors le suspense se trouve déporté tout d'abord vers la remise de la rançon, laquelle donne lieu à une longue séquence haletante puis vers le lieu où explosera la bombe, à l'origine également d'une séquence toute aussi spectaculaire. 

En outre, les personnages sont habilement caractérisés (le héros, divorcé, qui essaye d'arrêter de fumer par exemple). On devine là l'empreinte de la télévision où prime l'efficacité. D'autre part, Goldstone utilise tout le potentiel visuel offert par ces gigantesques grands-huit, véritables monstres de ferraille reptiliens dressés dans le ciel. Encore aujourd'hui, les images obtenues par cette caméra embarquée dans les wagonnets n'ont rien perdu de leur force ni de leur effet. Le recours au Sensurround (comme dans Tremblement de terre) devaient les rendre à l'époque plus saisissantes encore. 

Enfin, il faut louer la qualité de l'interprétation, solide, évidemment. George Segal tient la vedette avec une mélange de décontraction et d'énergie (doublé en français par Dominique Paturel). A ses côtés défilent des vétérans d'Hollywood Henry Fonda, anecdotique, et surtout Richard Widmark en enquêteur fédéral d'abord antipathique avant de se rallier à l'avis de Calder, mais aussi les plus modestes mais tout aussi familiers Harry Gardino, William Prince ou Craig Wasson pour les bonshommes, Susan Strasberg et la jeune Helen Hunt, pour les filles. 

Produit chevronné typique des années 70, Le toboggan de la mort est à redécouvrir d'urgence quand bien même il est certain que les jeunes générations s'ennuieront à n'en pas douter en le regardant. A tort. (vu le 02.05.2021) ⍖⍖⍖




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