Après les albums de Leather Witch et de Gengis Khan, le jeune pousse Steel Shark Records poursuit sur sa lancée en signant Hellrock, premier groupe français à rejoindre son écurie. Et plus encore que pour ses deux précédentes publications, on peut affirmer que le label a franchement eu le nez creux en enrôlant les Toulousains : une vraie perle rare !
Il était de toute façon écrit que ces deux là croiseraient leur chemin, l'un, Steel Shark, entièrement voué au heavy metal à l'ancienne, l'autre, Hellrock, bétonnant justement ce style plus intemporel qu'anachronique sinon nostalgique. La nostalgie est pourtant un sentiment qui ne pourra qu'étreindre les vieux que nous sommes, nous qui avons connu les glorieuses années 80, époque (encore) pleine de fraîcheur où le monde paraissait moins compliqué et anxiogène. Et ça tombe bien, Hellrock n'est pas du genre à se compliquer la vie. Le quintet de la ville rose aime les choses simples. Son nom et celui de son galop d'essai en témoignent. This Is Metal, on ne peut faire plus clair. Plus qu'un titre d'album, c'est une profession de foi, un étendard, un peu comme Annihilator quand il baptise un de ses missiles : Metal.
A sa mesure encore modeste (plus pour longtemps), Hellrock est le nouveau héraut de ce heavy metal tel qu'il était usiné dans les aciéries britannique ou allemande il y a près de quarante ans déjà. Les grandes heures des Judas Priest pour le chant haut perché, Iron Maiden pour ces guitares qui galopent ou Scorpions pour les mélodies élégantes mais toujours mordantes, se rappellent à notre bon souvenir une fois la galette lancée. Tout y est : les compos, la technique, la classe. L'âme et l'authenticité également. Aussi impeccables qu'imparables, tous les morceaux possèdent des allures de hits en puissance, véritable florilège de ce qui se fait de mieux dans le genre.
Hellrock tape toujours dans le mille et ne rate surtout pas les (rares) pauses émotion obligées (les magnifiques 'Outlaw' et 'Heartbeat Away'). Il est vrai néanmoins que les saillies turbulentes ont la préférence des Toulousains, comme l'illustrent aussi bien 'The Wanderer' ou 'Blood Red Line' cependant que les tempos plus reptiliens ne les effraient pas davantage, à l'image de 'Opération Citadel' ou de l'épique 'Sailing To Atlantis'. Mais This Is Metal est à louer également pour ce qu'on n'y rencontre pas : production en toc, accent anglais hésitant ou épaisse couche de poussière, écueils dans lesquels trop de groupes tombent. Rien de tout cela dans cet opus dont la prise de son est vigoureuse tout en étant chaleureuse, le chanteur digne des maîtres du genre ('This Is Metal') et l'ambiance générale, old school sans être passéiste.
Il y aura bien quelques grincheux pour souligner le manque d'originalité mais les Français s'en moquent et ils ont bien raison car l'essentiel ne se niche pas dans l'audace dont l'amateur de heavy n'a que faire mais dans la très belle tenue de ce premier album. Celui-ci trouvera-t-il son public ? Il faut le souhaiter même si pratiquer ce type de metal en 2021 et en France qui plus est, n'est pas une garantie de succès... Courageux, Hellrock se fait plaisir. Steel Shark Records aussi. Et nous également, par la même occasion ! (19.04.2021 | LHN) ⍖⍖⍖
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