En dépit de son appétissante affiche qui offre un face-à-face entre Richard Widmark et Oliver Reed, flanqués de la ravissante Gayle Hunnicutt, sous l'oeil de Peter Collinson, Le sursis demeure un film plutôt méconnu. En le visionnant, on comprend malheureusement vite pourquoi tant il échoue à captiver le spectateur. Tourné en Israël, The Sell-Out suit un ancien espion (Widmark), installé à Jérusalem, obligé de reprendre les armes pour aider son ancien élève (Reed), agent trouble ayant servi la CIA comme le KGB. Un sujet qui en vaut d'autres mais dont on sent qu'il hésite entre une approche réaliste de l'espionnage et le pur récit d'action de série B. Il va sans dire que c'est cette seconde voie qui sied le mieux au réalisateur, lequel ne se réveille - et se révèle - que lors des scènes de violences et de poursuites, rugueuses et bien rythmées par une bande-son décontractée et disco. Mais que nous sommes loin, même sans ses rares moments plus jubilatoires, des réussites passées de Collinson, auteur de La nuit des alligators (1967), des Baroudeurs (1970) et surtout de L'or se barre (1969) et des Dix petits nègres (1974). Il retrouve d'ailleurs là Oliver Reed dans un rôle énigmatique à souhait sans pour autant livrer une mémorable composition. Pas plus que Richard Widmark qui semble cachetonner ou Gayle Hunnicutt, actrice toujours sous-employée et trop hystérique dans la peau d'un personnage écrit à la truelle. A l'arrivée, Le sursis laisse une impression bizarre : ce n'est pas un mauvais film mais il sonne faux et personne au sein de l'équipe de tournage ne parait vraiment y croire... Dommage. (vu le 10.04.2021) ⍖⍖
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