Metteur en scène à la carrière singulière, Alex Joffé demeure surtout connu pour sa collaboration avec Bourvil qu'il fit tourner à cinq reprises entre 1955 (Les Hussards) et 1968 (Les cracks). Mais il a par ailleurs à son actif quelques solides polars tels que Du rififi chez les femmes (1959) avec Robert Hossein, Les assassins du dimanche (1956) avec Barbara Laage et 6 heures à perdre, son premier long dont il partage la paternité avec un certain Jean Levitte.
Reste que celui-ci tire davantage son charme et sa bonne tenue d'un scénario astucieux (un homme est confondu avec un diplomate dont il endosse le rôle pour passer le temps entre deux trains) et de bons numéros d'acteurs. Si on reconnaîtra fugacement Louis De Funès, Henri Vilbert et Jean Richard, c'est avant tout l'interprétation de André Luguet, comédien totalement oublié de nos jours, qui confère à son personnage un mélange de malice et de mélancolie, Denise Grey et Dany Robin qui donnent tout son sel à cette modeste production française de l'après-guerre à laquelle il ne manque donc qu'une réalisation plus vigoureuse et une atmosphère inquiétante plus marquée pour l'extraire de la seconde division. Un film curieux, à l'image de l'œuvre de Alex Joffé... (vu le 18.04.2021) ⍖⍖
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