Grâce - ou à cause - de Lucky Luke, nombreux sont ceux à confondre les Daltons avec une pathétique bande de pieds nickelés, oubliant ou ignorant même qu'ils ont bel et bien existé. Et ce n'était pas vraiment des rigolos, semant la terreur et rivalisant avec les frères Younger. En 1892, l'ambitieuse attaque de deux banques à la fois, dans la petite bourgade de Coffeyville stoppe leur odyssée sanglante. C'est la préparation de ce braquage et la fin des frères Dalton que The Last Day entreprend de nous raconter. Contrairement à nombre de téléfilms westerniens de la même époque, celui-ci privilégie la psychologie à l'action, brossant le portrait croisé d'un vieux tireur à la retraite (Will Spence qui semble n'avoir jamais existé) et de la funeste bande de hors-la-loi dont le scénario ausculte les rêves et les déceptions. Loin de brutes épaisses, Vincent McEveety (La Coccinelle à Monte-Carlo) esquisse des frères Dalton et de leur compagnons des personnalités complexes, mélancoliques et finalement attachantes. Cette dimension attentiste sinon intime rend la violence de l'attaque de banque(s) et la fusillade mortelle qui a suivi, plus sèche encore. Cette approche ambitieuse méritait sans doute mieux que le format étriqué d'un téléfilm que parasite une voix off d'un autre âge. De cette reconstitution minutieuse et en définitive sans doute la plus fidèle à la réalité, nous ne retenons que la prestigieuse distribution qui l'anime. Sont ainsi convoqués pour ce morceau d'histoire américaine, Richard Widmark, Barbara Rush, Gene Evans et surtout, pour donner vie à la bande des Dalton, Robert Conrad, surprenant et charismatique en Bob Dalton, Tom Skeritt en alcoolique, Richard Jaeckel, Christopher Connelly et Tim Matheson. (vu le 27.03.2021) ⍖⍖
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