Si on connait mal le septième art brésilien, que dire de son cinéma de genres dont seules quelques productions érotiques ou pornographiques nous reviennent en mémoire. D'ailleurs, A Dama Da Zona creuse le sillon sexy de la comédie de moeurs sociale. Accroché aux charmes appétissant d'une prostituée au fort caractère, indépendante et aimant la samba, le film rappelle Dona Flors et ses deux maris en mode (bien) plus mineur toutefois. A l'origine d'une production prolifique, généralement arrimée au pornochanchada, pan coquin du cinéma brésilien qui revisite les principaux genres du cinéma populaire (polar, western...) sous un angle érotique, Ody Fraga plante sa caméra dans ce Sao Paulo qu'il connait parfaitement puisqu'il en est originaire, se faufilant dans ce lacis de rues populeuses où les maisons s'emboitent les unes dans les autres. Il sait donner vie à ce petit quartier que peuplent des personnages pittoresques et lubriques excités par ces prostituées dont ils cherchent à cueillir les fruits intimes. Le réalisateur filme avec amour et volupté ses actrices que domine Marlene França dans le rôle d'Esmeralda, nous procurant l'envie tenace d'en pétrir et d'en sucer les seins. Et si A Dama Da Zona (littéralement la femme dans la zone) se pare de prétentions sociales au travers de ce quartier peu à peu transformé en un lucratif bordel, celles-ci ne quittent jamais le terrain de l'humour canaille propice à des situations plus grivoises que contestataires. Par son cadre urbain sale et grouillant (l'ancien quartier de Boca do Lixo), son érotisme léger et son humour salace, cette bobine demeure un produit typique du pornochanchada, aussi amusant que charmant. (vu le 28.03.2021) ⍖⍖
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