9 août 2021

KröniK | Mons Veneris - S/T (2021)




Aux côtés de Irae, Vetala, Decrepitude (avec lesquels il forme le Black Circle) ou bien encore Black Cilice, Mons Veneris fait partie des entités les plus emblématiques de la chapelle noire lusitanienne, dans sa définition la plus cryptique. Souffrant d'incontrôlables diarrhées, il compte aussi parmi les groupes les plus prolifiques. Dégueulant de démos, splits et de EPs par palettes entière mais également d'offrandes longue durée qui s'y font plus rares (quatre à ce jour), sa discographie se révèle évidemment bordélique. Toutefois plus avare de sa semence depuis deux ans, la créature tapie dans les entrailles de Mons Veneris semble aujourd'hui renouer avec l'inspiration frénétique qui lui secouait les intestins il y a encore peu. Ainsi, deux mois environ après avoir enfanté Mistérios Satânicos Disformes Infernais, son quatrième véritable album, la bête revient gratter à notre porte avec un énième EP. Que celui-ci soit baptisé d'un titre éponyme ne signifie ni qu'il entame un nouveau chapitre dans la carrière du Portugais ni quoique ce soit de conceptuel. Mons Veneris se moque bien de ce genre d'interprétation que certains seraient tenter de coller à son art. Caverneux et décharné, donnant toujours l'impression d'avoir été capturé au fond d'une grotte éclairée à la bougie au centre d'un autel impie, c'est un black metal primitif et sinistre qui crache son foutre chaotique. 



Mais depuis toujours, celui-ci se pare d'une dimension fortement rituelle qui le distingue du matériau lacéré par les autres hordes noires du cru. Et sans aller au moins (comment cela serait-il de toute façon possible ?) que As 4 Submersões no Corpo Diabólico, ensemble de quatre cassettes longues d'une heure chacune ruminant un dark ambient occulte et processionnel à la Abruptum, cette obole cultive cependant elle aussi cette fibre sentencieuse sans pour autant oublier ses racines black. Deux pistes la remplissent, une par face pour le vinyle ou la tape, les seuls formats sous lesquels l'opuscule est édité. Leur durée qui voisine avec les dix minutes au compteur participe de cette expression aussi macabre qu'hallucinée. Polluée par des vocalises hurlées, pénétrée par des percussions hypnotiques et hantée par des claviers morbides, 'Ritual Of A Neverending Doom' est une plainte pulsative et incantatoire qui porte bien son nom, interminable et répétitive supplique qui a quelque chose d'une lancinante déambulation dans les dédales de la folie. Pour sa part, 'A Scythe Infested With Plagues'... martèle un tempo plus rapide, bien qu'infecté par de rampantes crevasses,  écartant les lèvres d'un art noir plus orthodoxe mais tout aussi sinistre et agonisant, véritable ode déglinguée aux ténèbres, marquée dans sa chair tels de malsains stigmates de l'empreinte crépusculaire de Mons Veneris... (20.02.2021 | LHN) ⍖⍖⍖


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