22 août 2021

KröniK | Imperia - Queen Of Light (2007)




On pourra gloser longtemps sur la pertinence pour une artiste aussi modeste que Helena Michaelsen de mener de front deux projets différents, Imperia et Angel, ce genre de stakhanovisme étant plutôt réservé à des artistes davantage confirmés que la Hollandaise aux formes généreuses. Les mauvaises langues argueront qu’un seul groupe suffisait amplement, d’autant plus qu’ils naviguent dans les mêmes eaux, à savoir le gothic metal à chanteuse et que l’on retrouve à chaque fois une des têtes pensantes des Allemands de Lacrimosa pour seconder la belle. Si Angel reste plus intimiste, plus romantique, plus personnel aussi, Imperia délivre quant à lui un metal de teneur symphonique et pompeux. Queen Of Light s’inscrit dans la lignée du premier album, The Ancient Dance Of Qetesh, en nettement plus réussi. Les chansons sont mieux écrites, plus adroites et ont plus de charme. Certes, Imperia ne jouera jamais dans la même cour que Nightwish ou Therion, dont les ombres font plus que recouvrir de leur influence ce projet ; les moyens ne sont pas les mêmes non plus (les orchestrations sonnent d’une manière un peu cheap, comme sur le néanmoins excellent “ Norway ”). 




Reste que la chanteuse, aux performances vocales puissantes bien que parfois un peu vulgaires quand elle joue sur une sensualité excessive (“ Raped By The Devil ”) ou lorsqu’elle se prend trop pour une diva (“ The Calling”), n’est pas uniquement une jolie poupée ; l’ex-Trails Of Tears développe un univers marqué du sceau de sa personnalité (une certaine forme de religiosité, l’esthétique de la Madone, la maternité, être mère…). En outre, elle sait aussi émouvoir, plus que d’autres d’ailleurs, notamment lors des ballades que la jeune femme affectionne particulièrement, à l’image de “ Broken Wings ”. C’est même, cela peut sembler paradoxal, dans ce registre qu’elle tire le mieux son épingle du jeu. Queen Of Light est sans doute trop long, à l’instar de nombre de morceaux (“ Abyssum ”) et aurait de fait mérité quelques coups de ciseaux ; les soli paraissent parfois téléphonés. Pour autant, la majorité des titres, à défaut d’être très originaux, se révèlent très agréables (“ Mirror ”, “ Braveheart ”, “ Queen Of Light ”, “ Fata Morgana ”…). Une belle réussite donc, à mettre à l’actif d’une artiste plus intéressante qu’il n’y paraît de prime abord. Néanmoins, il est peu probable que cet album intéresse grand monde, hormis les inconditionnels des female voices ; gageons que ces derniers devraient y trouver le bonheur. (09/03/08) ⍖⍖

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