8 août 2021

KröniK | Immortal - Damned In Black (2000)




Alors que nous avions dû patienter trois longues années avant de pouvoir goûter au successeur de Blizzard Beasts (1996), il n’aura fallu qu’un an aux Norvégiens pour livrer le petit frère de At The Heart Of Winter. Le duo Abbath / Horgh, rejoint désormais par un bassiste à temps plein, Iscariah, étant ce qu’il est, cette apparente précipitation n’est en rien préjudiciable à la qualité de ce Damned In Black qui devrait en outre rassurer quelque peu ceux dont la couleur plus mélodique de At The Heart Of Winter avait déçu. D’une durée raisonnable (comprendre entre 3 et 6 minutes), les sept titres en présence sont de petites bombes qui vous pètent à la gueule, véritable concentré d’une haine glaciale et malfaisante, à l’image des terrifiants “ Triumph ” et “ Wrath From Above ”. Mais est-ce à dire pour autant que Immortal est revenu au black violent et rapide en vigueur sur ses premiers méfaits. Que nenni. L’évolution vers un metal extrême plus accessible entamé par son prédécesseur ne sera donc pas restée lettre morte. Encore mieux produit aux Abyss Studios avec Peter Tagtgren aux manettes, Damned In Black offre le visage d’un black grand public. 




Sans braconner sur les terres des médiocres Cradle Of Filth et Dimmu Borgir, il est évident que Immortal cherche depuis un album déjà, à élargir une audience désormais plus seulement réduite à quelques hordes de fans grimés en panda au fond d’une cave éclairée au briquet. Mais la grande force des Norvégiens réside dans leur capacité à conserver leur intégrité et l’esprit qui les guide depuis leurs débuts, comme en témoignent les textes inspirés du fidèle Demonaz, homme de l’ombre si essentiel. Est-il de bon ton qu’une musique aussi radicale que le black metal se libère de l’underground ? Dans l’absolu, sans doute pas. Mais à l’écoute de At The Heart Of Winter et Damned In Black, la réponse mérite d’être nuancée. Et puis tout est relatif. Plus mélodique certes, avec ces riffs bien heavy (“ My Dimension ”, le lourd et oppressant “ The Darkness That Embrace Me ”), moins rapide, comme l’illustre l’immense morceau éponyme, que jadis, Immortal demeure cependant toujours cette bête âpre et brutale sillonnant les vastes steppes nordiques, drapées dans un manteau neigeux. Avec ce sixième opus, Immortal a atteint l’équilibre idéal entre violence contenue et mélodie. Encore un grand disque. (15/03/08) ⍖⍖⍖

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