Après le ratage de A Talent For Loving, Richard Widmark retrouve pourtant Richard Quine à l'occasion de La guerre des bootleggers. A première vue, cette seconde et dernière collaboration entre le réalisateur du Bal des cinglés et le psychopathe ricanant du Carrefour de la mort possède une meilleure tenue. Elmore Leonard signe le scénario adapté de son propre bouquin, Richard H. Kline habille d'une photographie aussi moite que crasseuse ce métrage peuplé de solides comédiens (Alan Alda, Will Geer) et autres gueules familières dans la peau de ploucs débiles (Bo Hopkins, Tom Skerritt). A l'arrivée, The Moonshine War déçoit franchement. Ennuyeux, on cherche en vain la griffe de Leonard dans cette histoire de bootleggers plantée dans l'Amérique très profonde au temps de la prohibition. Les acteurs semblent y croire, nous beaucoup moins, d'autant que, livrant une interprétation bizarre, Patrick McGoohan, donne l'impression de jouer dans un autre film, confirmant que le cinéma a rarement su utiliser son talent (hormis dans Train d'enfer, L'évadé d'Alcatraz et Scanners). Dans un rôle louche, Widmark n'a aucun mal à bouffer l'écran. Mais qui sont les gentils ? Qui sont les méchants ? Aucun personnage n'est réellement sympathique, ce qui rend le film peu attachant. On se doute que toute l'équipe nourrissait sans doute une autre ambition que ce film terne et mollasson à des années lumière de ce que seront L'empereur du Nord (1973) de Robert Aldrich voire même Le bagarreur (1975) de Walter Hill qui certes, n'évoquent pas du tout le même sujet, mais se déroulent eux aussi dans l'Amérique des années 30. Au final, on en vient presque à lui préférer A Talent For Loving qui ne ressemble à rien mais possède au moins le mérite d'être amusant ! (vu le 28.02.2021) ⍖⍖
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