26 juillet 2021

KröniK | Mephistofeles - A Path Of Black (2020)




En l'espace de quelques années, à grand coup de rondelles au contenant sexy en diable et au contenu délicieusement electricwizardien, Mephistofeles s'est taillé un nom au sein des adorateurs de la déesse (stoner) doom, d'abord dans son Argentine natale avant de conquérir les oreilles velues du monde entier. Le label suédois Regain à travers sa sous-division Helter Skelter Productions n'a pas eu trop de mal à flairer le bon coup, en tapant dans la discographie du power trio dont il a l'excellente idée  - et le bon goût - de rééditer ses trois galettes (Whore, (((I'm Heroin))) et Satan Sex Ceremonies) et en publiant le tout chaud A Path Of Black. Commençons toutefois par les choses qui fâchent (un peu). Avec ses maigres bourses, cet opus n'est malheureusement pas le véritable nouvel effort des Argentins, EP plutôt destiné à faire patienter les fans dont la gorge asséchée a soif de ce nectar aussi rugueux que furieusement rock'n'roll et à sceller l'alliance avec l'écurie scandinave. Et puis, sa pochette manque cruellement de fesses et de tétons ! Le groupe nous a tellement habitué aux visuels mêlant sexe et psychédélisme dans une ambiance vaguement occulte de séries B horrifiques, qu'une franche déception s'impose à la vue de cet artwork étonnamment sage ! Souhaitons que les lascars se reprennent vite et n'oublient pas de vêtir leur prochain LP d'une imagerie qui sent bon la beuh et l'érotisme diabolique. 

Reste que l'essentiel est évidemment ailleurs, niché dans les replis intimes de ces trois nouvelles compos qui ne décevront pas les aficionados. Enrobées d'un son bien gras, trempé dans l'huile de moteur et imbibées de ces vocalises noyées sous un filtre cotonneux, ces saillies tètent sans surprise les mamelles du Electric Wizard le plus remuant, à l'image de 'Lucifer's Hellride' qui donne autant envie de taper du pied que de laper une bière (ou autre chose). Tout ça sent sous les bras, transpire l'urgence d'une prise de son capturé au fond d'un garage. Si 'Electric Ripper' vidange le même stupre à la vitesse d'un éjaculateur précoce, le morceau-titre serre quant à lui le frein à main en se déhanchant d'une manière lascive tandis que la guitare ruisselante de wah-wah lâche des râles de plaisir. Débitant avec A Path Of Black trois bonnes chansons, Mephistofeles fait ce qu'il sait faire de mieux, ce stoner doom visqueux et sexy sous le patronage (trop) évident de Jus Oborn. Certains crieront à la photocopie, nous, nous préférons prendre notre pied. Tout simplement. Mais il n'en demeure pas moins que ces douze minutes sont quand même un peu courtes et nous procurent qu'une envie : en sucer davantage ! (07.02.2021 | LHN) ⍖⍖⍖


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