5 juillet 2021

KröniK | Leather Witch - S/T (2020)




Vous cherchez un bon groupe de heavy metal, fidèle aux valeurs fondatrices sans être poussiéreux avec en sus un enrobage féminin ? Pas de besoin de chiner dans le catalogue des gros labels ni même d'aller très loin puisque Steel Shark Records a cela en magasin. Steel Shark Records, c'est un jeune pousse français qui a le courage de se lancer dans cette entreprise pourtant fortement encombrée et dans un contexte économique qui plus est peu propice. L'avenir nous dira si le choix était bon. Souhaitons lui le meilleur d'autant plus qu'il commence fort avec ce premier missile de Leather Witch, l'album que vous recherchiez donc pour vous déboiter les cervicales, avaler les kilomètres à bord d'une puissante cylindrée ou sucer des bières avec en fond sonore du lourd, de l'authentique, du batailleur. Autant de qualités que peut faire valoir cette jeune (elle aussi) formation. Si son label n'est pas basé très loin, La sorcière de cuir, elle, nous vient de Colombie ! Si l'Amérique latine est réputée pour ses groupuscules survoltés et cradingues qui aiment se repaître dans la fosse commune du black  le plus dégueulasse et evil, elle l'est aussi pour ces Amazones biberonnées au bon vieux heavy des familles, que l'on songe à Demona  (Chili) ou bien sûr Nervosa (Brésil) dans des registres néanmoins fort différents, plus speed pour la première, plus thrash pour les secondes. 




Dans le sillage des Polonais de Crystal Viper et de ces guerrières nourries aux saints des années 80 (Judas Priest, Warlock), Leather Witch se montre certes plus sage mais ne s'interdit ni de bétonner des agressions en acier trempé ('Do It For Money') ni de sortir ses griffes nacrées ('Murder Ride'). Vocalises haut perchées, rythmiques façon marteau-pilon et riffs assassins commandent un heavy aussi fougueux que véloce ('Pull The Trigger', Fast Killer'), sans prétention mais non sans (bonnes) idées, témoins 'Day Of Glory et sa trouée instrumentale ou 'Stronger Than Death' aux lignes vocales inquiétantes sinon malsaines. Puissante et patibulaire, acérée et menaçante,  Tania Ospina Gomez crache une voix idéale pour ce type de metal à la fois traditionnel et fonceur. C'est pourtant le vicieusement reptilien 'No Pain, No Game', qui lui offre le plus d'espace pour étaler ses atours, plus étendus qu'il n'y paraît. D'une lenteur oppressante qui tranche au milieu d'un menu qui fonce pied au plancher, ce titre incarne d'ailleurs le pinacle de l'album, à tel point qu'on se prend à rêver de voir les Colombiens insister dans cette voie plus sombre et rampante qui leur sied  parfaitement. En l'état, ce galop d'essai ne souffre d'aucune véritable faiblesse, même s'il lui manque sans doute un titre ou deux pour grossir un plat qui ne dépasse que de peu la demi heure. Et sans être la sortie la plus indispensable dans le genre, cet opus place la carrière de Leather With sur des rails solides.   (22.01.2021 | LHN) ⍖⍖

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