13 juin 2021

KröniK | Iced Earth - Horror Show (2001)




Alors que nous attendions (et espérions !) tous la suite de Something Wicked This Way Comes, sans doute l’œuvre phare du groupe, promise par Jon Schaffer, c’est finalement un tout autre concept que Iced Earth nous propose aujourd’hui. Les relations avec Century Media n’étant plus au beau fixe, le guitariste a en fait décidé de remettre à plus tard le second volet de l’histoire de Set Abominae (comprendre afin de le publier via un label plus concerné). Il a donc préférer enregistrer un disque plus simple à réaliser. Comme son l’indique Horror Show a pour fil rouge divers personnages issus du bestiaire horrifique. Se bousculent au portillon le loup-garou, Damien de La malédiction, Jack l’Eventreur, Dracula, Frankenstein et bien d’autres encore. Engoncé dans une superbe édition (qui offre en outre une reprise titanesque du “ Transylvania ” de Iron Maiden, la référence de toujours) qui prouve à nouveau si besoin en était encore que l’Américain ne se moque pas de ses fans, ce sixième opus, en dépit d’une interprétation sans faille (dont une performance impériale de Matthew Barlow) et d’une production puissante et léchée, se révèle quelque peu en deçà de son prédécesseur. Album en demi-teinte, de flamboyants brûlots (le gigantesque et sombre “ Damien ”, la power-ballad “ Ghost Of Freedom ”, l’ultra heavy et tragique “ Dracula ”, le meilleur du lot, ou l’épique “ The Phantom Of The Opera Ghost ”, enrichi d’un sublime chant féminin) alternent avec des titres plus anecdotiques bien que toujours efficaces (“ Wolf ”, “ Jack ”, “ Im-Ho-Tep ”, “ Dragon’s Child ”…). 




Entre Something Wicked…, le triple live Alive In Athens et le premier essai de Demons & Wizards, qui scelle l’alliance entre le chanteur Blind Guardian, Hansi Kursch et Jon Schaffer, ce dernier a peut-être écrit Horror Show un peu trop rapidement. Si on l’a connu plus inspiré, en revanche cela faisait longtemps qu’il n’avait pas drainé à travers ses compos une telle urgence, une telle violence (toute proportion gardée bien sûr). L’homme est passé maître dans l’art du riff métallique (l’intro saignante de “ Frankenstein ”), de la rythmique implacable, il le démontre ici de la plus belle des manières, ce qui devrait ravir ceux qui préfèrent que Iced Earth fait parler la poudre. Un disque imparfait donc, qui marquera en outre la dernière apparition (comme on le croit alors) de Barlow au sein du groupe. Bouleversé par les attentats du 11 septembre, le chanteur décidera de cesser sa carrière artistique pour emprunter une nouvelle voie, civile celle-ci, afin d’avoir une existence moins futile, plus utile à la collectivité. La fin d’un chapitre en quelque sorte. Son remplaçant, Tim Owens, transfuge de Judas Priest, aura toutes les peines du monde à le faire oublier, comme l’illustre l’accueil mitigé réservé aux pourtant bien plus réussis The Glorious Burden et Framing Armageddon. (2008) ⍖⍖

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