Nonobstant d’incontestables qualités (sur lesquelles nous reviendrons), il n’en demeure pas moins que The Glorious Burden part, pour une majorité de fans (européens surtout) avec de sérieux handicaps. Le départ de Matthew Barlow remplacé par Tim “ Ripper ” Owens, mal aimé des aficionados (c’était déjà le cas lorsqu’il officiait dans Judas Priest), un peu à l’instar de Blaze Bayley pour Iron Maiden ; une thématique patriotique et nationaliste – la guerre – forcément contestée, symbolisée d’entrée de jeu avec la reprise de l’hymne US “ The Star-Spangled Banner ” ; une chanson sur le 11 septembre (“ When The Eagle Cries ”), qui ne touchera que les Américains ; la place de plus en plus grande accordée aux orchestrations, voilà autant de bâtons que Jon Schaffer donne pour se faire battre. Album incompris, The Glorious Burden souffre qui plus est d’un défaut certain : son déséquilibre. Comprendre, le triptyque “ Gettysburg ”, morceau de bravoure du disque, d’une ampleur peu commune rehaussé par le concours de l’orchestre philarmonique de Prague, écrase de sa puissance et de sa réussite le reste du menu, même si, positionné en fin de parcours, il achève l’écoute en apothéose. Avec en corollaire, l’impression que les dix autres titres semblent de prime abord presque anodins en comparaison, surtout le banal “Greenface ”.
Revenons maintenant sur les accusations portées à l’encontre de cet opus. Concernant l’absence de Barlow (dont les chœurs ont été tout de même conservés, sur “ Attila ” notamment) , que dire si ce n’est que le chanteur est parti de son propre chef et que le guitariste s’est donc trouvé dans l’obligation de lui trouver un remplaçant. Alors certes Owens et son syndrome “ Rob Halford ”, était-il vraiment le meilleur choix ? Difficile à dire. Dans tous les cas, l’homme s’en sort bien. Jon restant le compositeur (quasi) exclusif du groupe, ce changement n’a aucune incidence quant à la qualité des chansons. Féru d’histoire, le général Schaffer donne libre court à sa passion. Cela n’a rien de répréhensible. Et si la guerre forme le fil rouge de la galette, elle ne se limite pas aux Seuls Etats-Unis, même si de “ Declaration Day ” à “ The Reckoning ”, de “ Valley Forge ” à “ Gettysburg ”, c’est l’histoire de ce pays qui en constitue l’inspiration principale. “ Attila ”, “ Red Baron / Blue Max ” et “ Waterloo ” participent aussi de ce thème sans être liés aux USA. Comme tous les Américains, le musicien a été meurtri par l’attaque des Tours Jumelles ; s’il ressent le besoin d’écrire à ce sujet, cela reste son droit ! Enfin, les fans de la première heure jugeront certainement que The Glorious Burden manque de couilles. Nous ne sommes pas d’accord. Les power-ballads façon “ Hollow Man ” ont toujours fait partie du répertoire de la Terre Glacée. De même, un long titre épique comme Gettysburg s’inscrit dans une longue tradition initiée dès les débuts du groupe. Moins heavy, plus mélodique peut-être, que ses aînés, cette septième offrande, riche de morceaux forts (“ Valley Forge ”, “ Waterloo ”…) et du jeu de gratte plombé si reconnaissable du maître des lieux, se pose néanmoins comme une des plus belles réussites à mettre à l’actif de Iced Earth. A noter que sa sortie est précédée d’un single, The Reckoning ”, malheureusement désert de tout inédit, hormis une version unplugged de “When The Eagle Cries ”. (2008) ⍖⍖⍖
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