26 juin 2021

CinéZone | Joseph M. Newman - 711 Ocean Drive (1950)




Malgré des airs tenaces de séries B, 711 Ocean Drive, connu (?) sous le titre français des Démons du gain, bénéficie pourtant d'une certaine ampleur qui lui permet de se hisser au-dessus de la consommation courante usinée dans ces années-là par la Colombia. Une multitude de décors, de la maison juchée au bord du Pacifique en passant par la villa avec piscine sans oublier évidemment les entrailles du barrage Hoover (entre l'Arizona et le Nevada) qui héberge l'issue du film, une affiche solide de laquelle n'émerge certes aucune grande star et le métier de Joseph M. Newman, dont on a déjà eu ici l'occasion de rappeler tout le bien qu'il faut penser de son travail (Duel dans la forêt, Abandoned), commandent ainsi un polar efficace qui, de part son cadre (le monde des bookmakers que pénètre un ingénieux employé des Telecom) s'inscrit dans la veine semi documentaire des années 40 (Appelez Nord 777...) mais que son portrait d'un caïd avide de réussite et de femmes, rattache à la tradition criminelle des années 30. Acteur un peu oublié aujourd'hui qui pourtant à l'époque enchaînent les apparitions dans d'inoubliables bobines, souvent trempées dans l'encre noire d'ailleurs (Les tueurs, L'enfer est à lui, Mort à l'arrivée, Le voyage de la peur), Edmond O'Brien se révèle excellent dans la peau de cet homme que la soif d'argent pousse dans l'engrenage fatal de la  pègre. A ses côtés, on préfèrera la blonde Dorothy Patrick (L'assassin sans visage, Chantons sous la pluie) plutôt que Joanne Dru, étonnamment peu convaincante avec un jeu qui manque de naturel. Impeccables méchants (Otto Kruger) ou seconds couteaux auxquels on ne sait jamais donner un nom (Bert Freed, Howard St. John, Don Porter, Barry Kelley) enrichissent ce bon film noir que seules grèvent quelque peu les inévitables prétentions moralisatrices... (vu le 31.01.2021) ⍖⍖



 

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