22 mai 2021

CinéZone | Jack Cardiff - les drakkars (1964)




Malgré son fort potentiel cinématographique, le 7ème art s'est rarement emparé du thème des Vikings. Et ces rares tentatives n'ont accouché que d'une seule oeuvre maîtresse, Les Vikings de Richard Fleischer, n'aboutissant au contraire sinon qu'à de petites bobines plus folkloriques que réalistes au demeurant sympathiques, telles que La ruée des Vikings (1961) de Mario Bava, La reine des Vikings (1967) de Don Chaffey ou Les drakkars de Jack Cardiff. Celui-ci s'est évidemment souvenu qu'il avait photographié - admirablement - le film de Fleischer six ans plus tôt. Chef opérateur réputé et metteur en scène mineur dont la large palette des sujets abordés (du Dernier train du Katanga à La motocyclette, difficile de cerner une ligne directrice dans son travail) l'a limité au rang de simple quoique solide artisan, Cardiff livre néanmoins un spectacle bien différent du chef d'œuvre avec Kirk Douglas. Vierge de l'âpreté et du puissant du lyrisme de son aîné, The Long Ships se veut bien moins sérieux, son ton parfois parodique (auquel participe l'interprétation des dits Vikings plus soudards que guerriers) bâillonnant une dimension historique qui semble n'intéresser personne dans l'équipage du film. Bref, il faut le prendre pour ce qu'il est, un truculent film d'aventures sans prétention et non pas comme une illustration adulte de cette époque. Nous sommes donc là plus proche des séries B pleine de fougue que du Seigneur de la guerre (1965) de Franklin Schaffner ou de La vallée perdue (1971) de James Clavell, grands films historiques de ces années-là. On ne croit guère à cette rivalité entre ces hommes venus du Nord et un Maure mais le métrage est peuplé d'accortes actrices (Rosanna Schiaffino, Beba Loncar) comme dans toute bonne pellicule de quartier des sixties. Et puis, au centre d'une curieuse distribution pleine de comédiens britanniques pour camper ces hirsutes Vikings (Gordon Jackson, Edward Judd, Colin Blakely), Richard Widmark s'amuse beaucoup face à son ami Sidney Poitier qu'il retrouve quatorze ans après La porte s'ouvre de Mankiewicz et un an avant le nettement plus ambitieux Aux poste de combat de James B. Harris. (vu le 09.01.2021) ⍖⍖




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