6 avril 2021

CinéZone | Tod Browning - La treizième chaise (1929)




La treizième chaise est le premier film parlant de Tod Browning qui signe pourtant là une œuvre très mineure, très loin de L'inconnu (1927), de son Dracula (1931), de Freaks (1932), de La marque du vampire (1935) voire même des Poupées du diable (1936). Embarrassé par cette technique encore balbutiante, il livre une mise en scène extrêmement statique, vierge de la moindre trace de son talent. Ou si peu. Pour autant, le film souffre moins de ce handicap que d'un caractère trop théâtral (il est adapté d'une pièce de Bayard Veiller) et d'une intrigue finalement dénuée d'un véritable enjeu dramatique. Circonscrit dans un lieu unique et rythmé par des séances de spiritisme, seul indice de la paternité d'un Browning toujours fasciné par les récits mystérieux, La treizième chaise peine à nous maintenir hors de cet ennui poli dans lequel, heureusement, la belle et oubliée Leila Hyams parvient à nous empêcher de sombrer. Un détail cependant mais qui a son importance, Bela Lugosi y apparait dans le rôle d'un inspecteur, première association avec le réalisateur qui se souviendra de lui au moment d'adapter le roman de Bram Stocker. Ceci dit, entre un accent des Balkans prononcé, le verbe inquisiteur et le sourcil toujours dressé, le comédien ne convainc guère. De toute façon, il n'a jamais vraiment fait preuve d'un grand talent, devant tout ou partie de sa renommée à l'univers sinistre dessiné par de bons scénarios et mis en image par des techniciens tels que Tod Browning donc, mais aussi Edgar G. Ulmer (Le chat noir), Arthur Lubin (Vendredi 13), Rowland V. Lee (Le fils de Frankenstein) ou Robert Wise (Le récupérateur de cadavres). A voir à titre de curiosité. (vu le 11.12.2020) ⍖⍖


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