15 avril 2021

CinéZone | José Giovanni - Comme un boomerang (1976)




Dernier des trois films tournés par Alain Delon sous la houlette de José Giovanni après Deux hommes dans la ville (1973) et Le gitan (1975), Comme un boomerang est aussi le plus faible du lot, ne possédant ni la force du premier ni la tendre mélancolie du second. Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé, n'accourant pas dans les salles obscures pour le voir. Comment expliquer ce relatif échec ? Si, comme l'a admis le réalisateur, la situation sociale même de Jacques Ratkin (Alain Delon) empêche le spectateur de s'identifier à lui cependant que le personnage du fils, merdeux à la vie dorée accusé de meurtre, ne suscite aucune empathie, Comme un boomerang souffre avant tout de l'incapacité de son scénario (pourtant enfanté par Giovanni et Delon) à choisir entre le drame et le polar. De fait, il échoue dans tous les domaines, écueil aggravé par une relation père-fils simpliste, des personnages caricaturaux (le juge d'instruction, de gauche, qui en fait une affaire personnelle) tandis que le rôle sous-jacent des médias (presse écrite ou radio avec la participation de Jacques Paoli) est brossé à gros traits.  Alors que le sujet était intéressant, le contexte économique et social contestataire ne se réduit qu'à un bruissement. Le film n'en reste pas moins agréable à regarder, détenteur de ce ton singulier propre aux productions d'Alain Delon des années 70. Giovanni connaît son métier, Georges Delerue accouche d'un score émouvant, la photo de  Pierre-William Glenn est à l'avenant. C'est du travail solide . Et puis il y a Delon, évidemment, qui, de tous les plans ou presque, écrase toutefois les autres comédiens pourtant tous impeccables, de Charles Vanel dont le talent est sous employé à Pierre Maguelon en passant par Suzanne Flon ou Gérard Hérold, un fidèle de la star. Dommage enfin que le personnage de Carla Gravina, inexistant soit totalement sacrifié.   (vu le 16.12.2020) ⍖⍖



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